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Adrienne Childs, électrice démocrate. Illustration : © Seb Jarnot pour PM

Dossier/De la fin de la démocratie en Amérique

Les voix de l’Amérique

Romain Huret, propos recueillis par Vincent Dozol publié le 22 septembre 2020 15 min

Démocrate ou républicain, Trump ou Biden : cinq électeurs expliquent les raisons existentielles et politiques qui motivent leur vote. Romain Huret, historien des États-Unis spécialiste des inégalités, éclaire ces témoignages. 

 

« L’Amérique est un pays en guerre. » Voici ce que vous lirez dans ces témoignages, recueillis au cours du mois d’août auprès de cinq électeurs américains des deux bords, démocrates et républicains. Mais seulement en creux, comme une idée qui brille par son absence, commente Romain Huret. Pour cet historien des États-Unis, chercheur à l’EHESS, il existe en effet « une forme de violence réelle et symbolique, évidente pour quiconque va aux États-Unis. Mais tous les Américains ne la reconnaissent pas comme telle ». La persistance du racisme est la face la plus visible de cette violence, mais il faut compter aussi avec l’importance des inégalités. En effet, les « filets de sécurité » sont si distendus qu’ils rendent impossible la résolution des crises sanitaires – pas uniquement celle du Covid-19 mais aussi celle, alarmante, des opioïdes. Pourtant, il existe un autre impensé majeur qui fragilise l’Amérique : toutes les guerres inachevées, à l’extérieur comme à l’intérieur du pays. « Les États-Unis sont une puissance militaire et un pays fortement brutalisé, parce qu’il est en guerre depuis longtemps, depuis 2001, sinon avant. La référence militaire est omniprésente. Le nombre d’anciens combattants y est exceptionnel – plus de 18 millions. Ils sont influents, mais aussi vulnérables et mal réinsérés dans une société fragmentée. » Romain Huret met en garde : selon lui, ce sont ces anciens combattants qui feront l’élection en 2020 comme ils ont fait celle de 2016. S’il n’est pas pessimiste sur la vitalité théorique de la démocratie, sur la vigueur des débats et la richesse des divisions politiques, le chercheur souligne en revanche la détérioration des pratiques du discours. Preuve de cette altération des usages démocratiques : il a été fort difficile de convaincre ces sympathisants, notamment ceux du candidat républicain, de parler à un média, qui plus est étranger, par défiance ou par peur d’assumer publiquement leur choix. Cette dérégulation de l’espace public favorisée par les réseaux sociaux, Trump l’a accentuée. Il la maîtrise et en tire profit… En novembre, l’histoire bégaiera-t-elle ? La voix aux électeurs.

 

Illustration : © Seb Jarnot pour PM
Illustration : © Seb Jarnot pour PM.

Adrienne Childs. “Nous ne parlons plus de politique, c’est trop clivant”

Historienne de l’Art / Falls Church (Virginie) / 60 ans / Vote démocrate

« Voter est un plaisir et mon devoir depuis toujours. Quand j’ai atteint la majorité électorale, je vivais avec mes grands-parents, qui étaient eux-mêmes très engagés. J’ai maintenant 60 ans et, en tant que membre du Parti démocrate, je soutiens que le système politique doit assurer la sûreté, la protection sociale et l’éducation pour l’ensemble de la population, et se soucier de l’environnement. Le système politique doit corriger les injustices du passé dont les minorités ont souffert en termes d’accès à l’éducation et à l’emploi. Normalement, j’essaie de comprendre tous les bords politiques, mais aujourd’hui nous ne parlons plus de politique, c’est trop clivant. Les républicains ont décidé de soutenir Donald Trump, bien qu’il soit inepte, répugnant, criminel et raciste. Le choix qu’ils ont fait de chercher leur salut aux dépens de la Nation marquera la fin de ce parti tel que nous l’avons connu. Il est maintenant certain qu’un président sans expérience, sans connaissances de l’histoire et de la culture américaines, n’est pas désirable. Je voterai pour Joe Biden. À ce niveau de responsabilité, je cherche aussi une forte personnalité, de l’empathie, une capacité à se saisir des enjeux de société, une volonté de travailler avec d’autres parties, une aptitude à représenter les intérêts du pays au niveau international. J’observe l’entourage présidentiel, les personnes qu’il choisit pour l’assister. La pandémie est devenue une crise politique, parce que Trump l’a politisée en minimisant le besoin de masques, en critiquant l’action des gouverneurs démocrates. Forcer les États républicains à rouvrir leurs commerces et à relancer leur activité trop tôt se paie au prix fort. Nous comptons trop de morts, et j’attribue clairement cette faute à Trump. Il n’a pas été capable de rassembler la Nation. Cependant, mon vote n’est pas une réponse à la crise. Cette année, l’enjeu le plus déterminant est d’écarter Donald Trump du pouvoir. Il y a plein d’autres défis auxquels nous devons répondre – le Covid-19, l’assurance santé, les infrastructures, la violence par armes à feu, l’éducation –, mais nous en sommes incapables tant que cet incompétent est à la Maison Blanche. »

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À quoi bon l'amour, quand la bonne santé, la réussite professionnelle, et les plaisirs solitaires suffiraient à nous offrir une vie somme toute pas trop nulle ? Depuis le temps que nous foulons cette Terre, ne devrions nous pas mettre nos tendres inclinations au placard ?
Pas si vite nous dit Spinoza, dans cet éloge à la fois vibrant, joyeux et raisonné de l'amour en général.
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Article issu du dossier "De la fin de la démocratie en Amérique" septembre 2020 Voir le dossier
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