Boris Vian - 100 Chansons

Une recension de Victorine de Oliveira, publié le

Si Les Existentialistes était un film, la bande originale oscillerait entre jazz be-bop et chansons de Boris Vian. Sartre, Beauvoir, Camus et Merleau-Ponty ont tous croisé l’écrivain, parolier et trompettiste dans les caves des clubs de Saint-Germain-des-Prés. Avec près de 700 chansons (sans parler des romans, pièces de théâtre, scénarios, traductions…), Vian a fait le tour d’une époque, toujours avec humour, féroce, grinçant, voire terriblement noir. Lui qui avait une formation d’ingénieur donne la recette de la bombe sur un rythme sautillant de valse dans La Java des bombes atomiques. Ailleurs, il dit tout net son refus de « tuer de pauvres gens » dans Le Déserteur. La France est alors empêtrée dans ses guerres de décolonisation – pardon, les « événements » –, et prôner la désobéissance civile peut vraiment valoir la prison. Les combats qui comptent, Vian ne les délaisse pas non plus : un indémodable « la vie est trop chère » se balade dans La Complainte du progrès. Interprétée par Serge Reggiani, Magali Noël, Jacques Higelin et Mouloudji, on aime la musique qui fait boum !

Sur le même sujet
Le fil
4 min
Jean-Marie Durand

Dans Brassens l’appelait Socrate, biographie intime et sensible, Françoise Canetti retrace la vie de son père Jacques Canetti, figure tutélaire de la chanson…

Jacques Canetti, “le Socrate de la musique”

Article
2 min

Prix Nobel de littérature en 1981, juif séfarade né en Bulgarie et installé à Vienne dans les années 1930, où il assiste à la montée du fascisme,…

Elias Canetti : vivre dans l’attente


Le fil
1 min
Antony Chanthanakone

Miles Davis est mort le 28 septembre 1991. Trente ans après sa disparition, au-delà du monde du jazz, il reste l’une des figures les plus importantes de la…

Miles Davis, jazzman existentiel