Adorer les chansons d’Eminem et détester ses valeurs racistes et homophobes, est-ce que c’est compatible ?
Julien Paoletti, 24 ans, Paris (75)
Cher Julien, sachez d’abord que vous êtes un gros raciste homophobe, doublé d’un antisémite. Mais non, je plaisante. Enfin, à moitié. C’est ce « à moitié » que je vais essayer de vous expliquer. On peut interpréter votre étonnement de deux façons.
La première serait de dire que l’art est absolument au-delà du bien et du mal, amoral (pas immoral) et qu’il n’est pas question de valeurs dès lors qu’on est fasciné par la beauté. Écoutant Eminem, vous êtes pris par le rythme, par la puissance de son flow de rappeur indépendamment de ce qu’il raconte, comme quelqu’un qui contemplerait la beauté d’une madone peinte par Raphaël tout en étant insensible aux valeurs du christianisme. Ce serait le privilège de la beauté : nous inviter dans un au-delà de nos valeurs, de nos appartenances, de nos croyances et de nos opinions. Créer un monde qui serait celui de l’art et de l’art seul. Ce serait le pouvoir inouï de la beauté : nous faire oublier tout le reste, dans l’instant de la pure fascination. Avec, bien sûr, les dangers que cela comporte : on peut vite se retrouver fasciné par la beauté de scènes de crimes, attentats ou autres faits objectivement immoraux. Fascination : charme, mais aussi maléfice, précise l’étymologie.
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