Qui sont les plus grands baratineurs ?
« L’un des traits les plus caractéristiques de notre culture est l’omniprésence du baratin », écrivait le philosophe Harry Frankfurt dans son essai De l’art de dire des conneries (1986). Une étude aussi sérieuse que désopilante l’a pris au mot. Dans « Les baratineurs. Qui sont-ils et que savons-nous de leur vie ? » publiée en avril dernier, trois chercheurs de l’University College London ont élaboré la première « échelle du baratin » (« bullshit scale »). Comment ont-ils procédé ? Ils se sont appuyés sur la grande enquête Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) de l’OCDE qui mesure les performances de plus de 40 000 élèves de près de 15 ans « pour comparer leur propension au bullshit ». Depuis 2012, l’enquête comprend en effet, outre des tests de connaissance, des questionnaires plus ciblés destinés à mesurer la confiance en soi des élèves et l’auto-évaluation de leurs compétences. Ainsi, il leur était demandé « s’ils connaissaient, n’avaient jamais entendu parler ou comprenaient » seize concepts mathématiques… dont trois n’existent pas. Les réponses à cette première question ont permis de distinguer un groupe de baratineurs. Ensuite, d’autres questionnaires plus personnels demandaient aux élèves s’ils se sentaient capables « de trouver la distance entre deux lieux sur un plan à l’échelle 1:10 000 ». On leur demandait encore de choisir l’affirmation qui décrivait le mieux leurs capacités (« je comprends très vite les choses », « je cherche d’abord des explications », etc.). En comparant les réponses du groupe des baratineurs aux autres, les chercheurs ont établi un portrait-robot du bullshitter. Résultat : ils surestiment leurs compétences, se jugent plus persévérants, capables de résoudre tous les problèmes (comme calculer la consommation d’essence d’une voiture) et considèrent que « les choses sont idéales à l’école ».
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