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Lexique

Ni Dieu ni maître

Vincent Valentin publié le 24 mars 2010 9 min

Proudhon déclare la guerre à toutes les formes d’autorité pour fonder l’anarchie. Critique des théories socialistes s’appuyant sur l’État, il défend un modèle de société libertaire qui repose sur le mutuellisme et le fédéralisme.

Anarchie

Pierre-Joseph Proudhon est le premier à envisager l’anarchie non comme désordre mais comme ordre sans gouvernement. Définie d’abord de façon négative, par l’absence de maître, elle repose sur un rejet de toutes les formes de pouvoir, qu’il soit politique (État), économique (capitalisme) et religieux (Église). Proudhon développe ensuite une théorie de « l’anarchie positive », dont il souhaite l’avènement et qui aurait pour principe « le plus haut degré d’ordre dans la société s’exprime par le plus haut degré de liberté individuelle ». La société doit être ordonnée sans que personne ne soit « ni gouvernant ni gouverné » et de telle sorte que chacun puisse se dire « autocrate de lui-même ». Proudhon ne propose pas une société clés en main, mais il défend des principes devant guider pacifiquement l’affranchissement du peuple. C’est sur la base de contrats conclus individuellement que l’on pourra produire un ordre stable sans coercition, seulement constitué de liens volontaires, dans une perspective opposée à celle du « contrat social » de Rousseau qui ne fait que re-légitimer l’État. L’anarchie est organisée selon les principes du mutuellisme – qui met fin à la division de la société entre travailleurs et producteurs – et du fédéralisme – qui réunit librement des communes, cellules de base de la vie sociale. Dans l’anarchie fédérative, à la fois économique et politique, chaque individu « serait également et synonymement producteur et consommateur, citoyen et prince, administrateur et administré ».

 

Économie politique

Au XIXe siècle, les idées économiques, qualifiées aujourd’hui de « libérales », se présentent sous la bannière de l’« économie politique ». Proudhon les considère avec ambivalence : elles justifient une exploitation qu’il combat, mais fournissent aussi des analyses dont il s’inspirera pour critiquer le socialisme étatique et fonder l’anarchie. Il reproche aux disciples d’Adam Smith « l’indifférence inconcevable avec laquelle les hommes de la classe aisée étudient les problèmes sociaux ». Ce sont « des hommes de la résistance » au mouvement vers l’égalité. Ils confondent compréhension et apologie du capitalisme, défense de la propriété et justification du pouvoir des propriétaires. Insensibles aux effets de la concentration du capital, attachés à de pseudo-lois naturelles, ils « prêchent la raison du hasard, la nécessité de la misère ». Proudhon intègre certes à son projet anarchiste les règles du marché, notamment la liberté du travail et la concurrence sans laquelle « la société privée de force motrice s’arrête comme une pendule dont le ressort est détendu », mais dans un cadre égalitaire conforme à la justice, notamment grâce à la gratuité du crédit – que les économistes rejettent comme une impossibilité.

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