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Pierre Joseph Proudhon. © Domaine public. Illustration Jules Julien pour PM

L’aventure d’un classique

“Qu’est-ce que la propriété ?” Le travail capital de Proudhon

Victorine de Oliveira publié le 19 septembre 2023 10 min

Pierre-Joseph Proudhon  a longtemps été mal compris. Son célèbre « La propriété, c’est le vol » en a fait un révolutionnaire, alors qu’il croyait en un anarchisme fondé sur le fédéralisme et le mutuellisme, posant ainsi les bases du socialisme.


Pierre-Joseph Proudhon, les dates clés
1809
Il naît à Besançon d’une mère cuisinière et d’un père brasseur.
1828 Contraint d’abandonner ses études, il devient ouvrier typographe.
1838 Il s’installe à Paris, où il découvre la pensée socialiste. Il vit dans une pauvreté extrême.
1840 Il publie Qu’est-ce que la propriété ?, premier mémoire d’une série de trois consacrés à la même question.
1844 Il rencontre Marx, avec qui il devient ami, avant de se brouiller définitivement.
1848 Il est élu député.
1865 Il meurt à Paris.


La modestie n’est pas le premier trait de caractère de Pierre-Joseph Proudhon. Mais il en faut, de l’assurance et une certaine mauvaise foi bravache, pour avancer des idées aussi révolutionnaires que la fin de la propriété capitaliste et la défense d’un nouvel ordre anarchiste, dans le contexte d’une très conservatrice monarchie de Juillet. Sans parler de tenir tête aux membres de l’Académie de Besançon qui ont une première fois snobé le travail du penseur socialiste en n’accordant qu’une mention « honorable » à son mémoire sur L’Utilité et la célébration du dimanche (1839). L’année suivante, Proudhon récidive avec un mémoire consacré à la propriété. Dans ses Confessions d’un révolutionnaire (1849), il explique avoir adopté une méthode kantienne pour examiner les conditions de possibilité de la propriété et questionner sa légitimité : « À l’exemple de Kant, nous posions ainsi la question : Comment est-ce que l’homme possède ? Comment s’acquiert la propriété ? Comment se perd-elle ? Quelle est la loi de son évolution et de sa transformation ? Où va-t-elle ? Que veut-elle? Que représente-t-elle, enfin? » S’agissant de Dieu et de la liberté, Kant avait déjà mis en doute leur statut d’absolu pour leur préférer celui de postulat, soit une hypothèse sur laquelle bâtir la « raison pratique ». Proudhon lui emboîte le pas pour montrer que la propriété n’est « qu’une hypothèse, ou mieux, une hypotypose de la Société, c’est-à-dire une représentation allégorique d’une conception de notre intelligence » : loin de constituer un indispensable ciment à la vie en société, elle ne génère qu’injustices et contradictions logiques.

Dans l’histoire de la philosophie, la notion de propriété a été peu débattue. Dans le Discours sur les origines et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755), Rousseau met en garde contre le risque d’un accaparement qui ne repose que sur le droit du plus fort : « Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le véritable fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant les fossés, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n’est à personne. » Mais un tel vent de railleries suit la publication de son Discours que sa critique ne porte pas. Pourtant, Rousseau insiste déjà sur la dimension historique de la notion de propriété : elle est une construction sociale depuis l’aube de l’humanité. « Cette idée de propriété, dépendant de beaucoup d’idées antérieures qui n’ont pu naître que successivement, ne se forma pas d’un coup dans l’esprit humain », remarque-t-il. « Il fallut bien des progrès, acquérir bien de l’industrie et des lumières, les transmettre et les augmenter d’âge en âge, avant que d’arriver à ce dernier terme de l’état de nature », poursuit Rousseau.

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