Magic

Une recension de Géraldine Mosna-Savoye, publié le

Pourquoi la poignée de mains que l’on échange pour conclure un accord nous lie-t-elle nécessairement à autrui ? Parce que, au-delà de la rationalité du contrat, existe entre les hommes du « lien social ». Rousseau le premier, qui théorisa le « contrat social » et la « volonté générale », avait défini cette « puissance » physique qui dépasse les corps individuels pour les lier en une communauté. Laurent de Sutter repart de l’intuition rousseauiste et creuse la nature même de ce lien. Sa force est de ne reposer ni sur la simple croyance, comme la religion ou la morale, ni même sur les faits, comme la science, mais sur le droit. Mais il ne suffit pas de désigner le droit pour avoir tout dit du pouvoir de ses lois à lier les hommes entre eux. En trente-cinq courts chapitres, Laurent de Sutter ne propose rien moins qu’une métaphysique de cette physique du lien social initiée par Rousseau. La thèse est osée : et si le droit, parce qu’il fonde un « interminable réseaux de liens », avait tout de la magie, cette « opération singulière », qui, imitant le geste divin de lier les êtres entre eux établit elle aussi « une continuité entre les mondes » ?

 

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