Courts-circuits
Une recension de Jean-Marie Durand, publié leMarqué par sa proximité intellectuelle et affective avec Michel Serres, pour qui « l’invention naît, parfois, du mélange des genres, des courts-circuits », Étienne Klein a toujours mêlé dans son art de la conversation les genres disciplinaires. Comme si les sciences les plus dures ne pouvaient faire l’économie de la réflexion éthique, comme si la philosophie ne pouvait occulter la rationalité et les exigences de la preuve. Construit à partir de cet élan vers un savoir transversal, son nouvel essai emprunte des chemins disparates – souvenirs, exercices d’admiration ou pratiques, comme un vol parabolique, dit « zéro-G », permettant de vivre un certain temps en apesanteur… Ces chemins associent des éléments trop souvent séparés dans les analyses : physique et philosophie, hasard et destin, intelligence analytique et courage physique… Commentant des œuvres chères à son cœur – Michel Serres, Francis Ponge, Sophie Germain ou Emmy Noether –, Klein perçoit dans la grandeur de leur héritage les ressources d’une pensée active, prête à « sortir des sentiers balisés pour bâtir des molécules littéraires à partir d’atomes disciplinaires ». D’une écriture agile et habitée, l’auteur défend un « espace compact de communication » abritant des mélanges incessants. « Par le fait qu’il l’embrouille, l’oblige à se déporter, le rend hésitant, tout mélange possède la vertu d’exciter notre intellect », estime Klein. Ses pages en l’honneur du philosophe mathématicien résistant Jean Cavaillès – « l’homme qui, en matière de courage et d’intelligence, demeure ma référence la plus haute » – sont bouleversantes en ce qu’elles éclairent un goût pour une mystique empirique de l’infini. Propre à Cavaillès, cette volonté d’inscrire l’infini dans la finitude de nos vies traverse à sa manière, modeste, cette réflexion de Klein, où le sensible et le savant se mesurent à parts égales.
Le philosophe éclaire les liens entre l’expérience de Milgram et les conclusions de Hannah Arendt après le procès Eichmann. Plus que bons ou mauvais, nous serions d’après lui surtout vulnérables. Un appel à la vigilance.
Élisabeth de Fontenay s’est attachée à déconstruire un certain humanisme, une tradition métaphysique qui ne fait pas droit aux bêtes, aux fous,…
Depuis le 15 juillet, après la tentative d’une partie de l’armée turque pour renverser le pouvoir en place, le président Recep Tayyip Erdoğan…
La science fascine et fait peur. On lui voue même un culte. Comment l’aborder avec plus de raison ? En scrutant ses deux faces et en se penchant sur la manière, exacte mais humaine, dont elle construit ses hypothèses.
L’aventure de la physique quantique a débuté en conte de fées pour s’achever en cauchemar. Au début des années 1920, les scientifiques enchaînent les découvertes sur l’atome et s’aperçoivent que « les choses n’ont pas de fond ». Ils ne…
Le philosophe des sciences et physicien Étienne Klein distingue un temps physique, identique pour tous, et des « temporalités » qui peuvent être source d'inégalités.
La session inaugurale des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence confrontait l’auteur de La Fin de l’histoire, Francis Fukuyama, au philosophe et physicien français Étienne Klein.
Dans le dernier essai d’Étienne Klein, Le Goût du vrai, on découvre que le physicien entretient une amitié avec le moine bénédictin de l’abbaye…