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Thomas Chatterton Williams en 2021. © Philippe Matsas/Leextra

“22 Penseurs pour 2022”

Thomas Chatterton Williams : “À l’ère de la ‘cancel culture’, sauvons le désaccord”

publié le 08 janvier 2022 3 min

Sommes-nous devenus trop sensibles pour débattre ? La question se pose à l’heure de la “cancel culture” et des débats identitaristes, venus de droite comme de gauche. Un nombre grandissant d’idées, de théories ou d’arguments sont discrédités d’emblée et réduits au silence. Le désaccord lui-même est vécu, de plus en plus, comme une insulte insupportable. Prenons garde à cette voie dangereuse, affirment les quatre signataires de cette tribune – Kmele Foster, David French, Jason Stanley et Thomas Chatterton Williams –, qui revendiquent n’être d’accord sur rien ou presque. La possibilité d’être offensé ou gêné par les propos d’autrui fait partie inhérente du débat démocratique.

Retrouvez l’intégralité de ce texte, parmi d’autres, dans notre ouvrage 22 Penseurs pour 2022, disponible en librairie ou sur notre boutique en ligne ! 

 

“22 Penseurs pour 2022”, disponible ici.

22 Penseurs pour 2022 est disponible ici. © Philosophie magazine Éditeur

 

« Les écoles, notamment le primaire et le secondaire, ont la charge de faire des élèves des citoyens avertis et bien informés. Au mieux, nos écoles donnent aux jeunes esprits les moyens de se confronter à la complexité et de se frayer un chemin à travers nos différences. Au pire, elles ressemblent à des usines d’endoctrinement.

Ces dernières semaines, le Tennessee, l’Oklahoma, l’Iowa et le Texas ont voté d’importantes restrictions sur le contenu des enseignements dans les écoles publiques, en les étendant parfois aux universités publiques. Dans le Tennessee, par exemple, le projet de loi SB 0623 interdit tout enseignement qui pourrait amener un individu à “ressentir de la gêne, de la culpabilité, de l’angoisse ou toute autre forme de détresse psychologique en raison uniquement de sa race ou de son sexe”. En plus de cette vague prescription, il restreint les enseignements susceptibles d’entraîner “des antagonismes ou de l’animosité contre une race, un sexe, une religion, une croyance, une affiliation politique non violente, une classe sociale ou une catégorie d’individus”. […]

Ces initiatives portent le sceau des débats autour de l’enseignement de la théorie critique de la race [la théorie critique de la race est un courant de pensée travaillant sur les structures de domination et réintroduisant la notion de race, contre un universalisme perçu comme abstrait]. Nous, auteurs de cet essai, avons d’importantes divergences idéologiques concernant les cibles explicites de cette législation. […] Nous couvrons tout le spectre idéologique : un progressiste, un modéré, un libertarien et un conservateur. C’est en raison de ces différences que nous nous retrouvons ici, unis par la même grande inquiétude face au danger que ces lois représentent pour une éducation libérale.

Ces lois diffèrent par certains aspects, mais elles ont toutes en commun la volonté d’empêcher tout enseignement qui ferait ressentir à des élèves de la gêne, de la culpabilité ou de l’angoisse en raison de leur race ou de leurs ancêtres, et d’interdire aux enseignants de faire passer l’idée que les générations suivantes ont une quelconque responsabilité historique dans les actes des générations précédentes. Leur intention est de limiter l’enseignement impartial de l’histoire de l’oppression de certains groupes. Mais on voit mal comment cette intention peut être cohérente avec l’exigence d’éviter de la gêne. Par comparaison, ces mesures rendraient illégale l’approche sans concession de l’enseignement de l’Holocauste qui a fait ses preuves en Allemagne, car elle fait comprendre aux élèves le poids du passé et (on le sait bien) les conduit souvent à se sentir angoissés lorsqu’ils pensent à leurs ancêtres.

De fait, l’enseignement de l’histoire dans une société libre et multiethnique est en soi inévitablement biaisé. Tout enseignement bien mené de l’histoire d’un pays, quel qu’il soit, est susceptible de mettre certains de ses citoyens mal à l’aise (voire de leur insuffler un sentiment de culpabilité) vis-à-vis du passé. Nier cette conséquence nécessaire de l’éducation consiste, pour citer W. E. B. Du Bois, à “transformer l’histoire en propagande”. »

 

Retrouvez cette tribune dans son intégralité dans notre ouvrage 22 Penseurs pour 2022, paru le 6 janvier 2022 chez Philosophie magazine Éditeur.

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