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Pour vivre en société, faut-il ne plus penser à soi ?

Aïda N’Diaye publié le 5 min

Analyse des termes du sujet

« vivre »

Survivre, exister.

« en société »

Avec autrui, dans la sphère économique, dans une communauté politique.

« faut-il »

Est-on obligé, contraint, forcé ?

« ne plus penser à soi »

Renoncer à ses intérêts particuliers, faire preuve d’empathie, sortir d’une conscience solitaire de soi.

 

Défrichage

Premières intuitions

Lorsque nous cherchons du travail ou négocions un contrat, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes pour servir nos intérêts. Si nous ne pensons pas à nous, qui le fera ? Pour survivre en société, nous ne pouvons faire autrement que de penser à nous-mêmes.

Mais vivre en société ne se réduit pas à survivre dans la concurrence des intérêts économiques. C’est aussi vivre avec les autres, à qui une certaine forme de respect, de reconnaissance est due. Une société dans laquelle chacun ne penserait qu’à lui-même semble purement et simplement invivable. L’égoïsme apparaît d’ailleurs comme un défaut là où l’altruisme nous semble une qualité, voire un devoir moral. 

Faut-il alors nécessairement ne plus penser à soi pour vivre en société ? Se préoccuper d’autrui implique-t-il de sacrifier nos intérêts privés à un intérêt plus général ?

Exemples qui viennent à l’esprit

La neuroscientifique allemande Tania Singer a montré que, dès le plus jeune âge, les enfants sont capables de comprendre et de satisfaire les besoins d’autrui. Ils sont donc spontanément dotés d’une capacité à l’empathie qui consiste à ne pas penser qu’à soi et à se mettre à la place d’autrui.

Dans Le Père Goriot (1835), le héros de Balzac sacrifie son existence pour l’intérêt de ses filles. Il en mourra. Si nous ne pensons pas à nous dans une société concurrentielle, personne ne le fera, et notre survie s’en trouve menacée.

Expresso : les parcours interactifs
Joie d’aimer, joie de vivre
À quoi bon l'amour, quand la bonne santé, la réussite professionnelle, et les plaisirs solitaires suffiraient à nous offrir une vie somme toute pas trop nulle ? Depuis le temps que nous foulons cette Terre, ne devrions nous pas mettre nos tendres inclinations au placard ?
Pas si vite nous dit Spinoza, dans cet éloge à la fois vibrant, joyeux et raisonné de l'amour en général.
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