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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
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Le chancelier allemand Olaf Scholz (M, SPD), Axel Honneth, philosophe,  dans le cadre de Phil.Cologne, parlent du travail et de la démocratie. 12 juin 2023, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Cologne : © Rolf Vennenbernd / DPA / AFP

Dialogue

Olaf Scholz-Axel Honneth : un chancelier et un philosophe au travail

Olaf Scholz, Axel Honneth, propos recueillis par Svenja Flaßpöhler publié le 16 août 2023 10 min

Alors que nos démocraties traversent une crise de représentation et que les inégalités se creusent, que l’organisation du travail est bouleversée par le développement de l’intelligence artificielle, comment renouer avec une vie sociale apaisée ? Où trouver les conditions du respect et de la reconnaissance mutuelles ? Le chancelier Olaf Scholz et le philosophe Axel Honneth, réunis exceptionnellement par nos confrères de l’édition allemande de Philosophie magazine à l’occasion du festival phil.Cologne, en débattent.

 

Monsieur Scholz, le SPD, dont vous êtes membre, a depuis longtemps coupé les ponts avec ses racines marxistes. Aujourd’hui, les électeurs vous délaissent, et l’AfD [Alternative pour l’Allemagne, parti politique allemand d’extrême droite] fait jeu égal avec votre parti. Était-ce une erreur ?

Olaf Scholz : Je ne partage pas votre analyse. Je répondrai d’abord de manière biographique. Je suis membre du SPD depuis 1975 et je fêterai donc, dans deux ans, le cinquantième anniversaire de mon appartenance au parti. Durant toutes ces années, mon thème a toujours été le travail. C’est pourquoi je suis devenu avocat en droit du travail. J’ai représenté des comités d’entreprise tout comme des travailleurs qui avaient été licenciés ou dont les postes devaient être supprimés. Raison pour laquelle j’ai vraiment beaucoup aimé lire votre livre [Der Arbeitende Souverän (« Le Souverain au travail »), qui a paru cette année en Allemagne], Monsieur Honneth. J’ai moi aussi une conscience profonde du fait que les personnes qui travaillent, par exemple chez Ford à Cologne, sont le souverain en démocratie. Mais venons-en à votre question. Tout d’abord, le programme de Bad Godesberg [adopté en 1959 par le SPD, il reconnaît l’importance de l’économie de marché et dénonce le communisme] n’était pas un abandon du mouvement ouvrier.

 

Ce fut tout de même un adieu au marxisme…

O. S. : La véritable décision du programme de Godesberg a été l’évolution vers un parti populaire. Le SPD est l’inventeur du parti de masse en Allemagne : il s’est alors ouvert à d’autres groupes qui s’engageaient pour la démocratie, la solidarité et la justice, sans être nécessairement issus du milieu ouvrier traditionnel.

 

Axel Honneth : Pour répondre rapidement à votre remarque biographique initiale : j’ai adhéré au SPD avant vous. Mais j’ai également quitté le parti beaucoup plus rapidement. Je peux comprendre l’abandon de certains fondements du marxisme. C’était sans doute nécessaire, dans la mesure où la théorie marxiste était un produit de l’industrialisme. Le mouvement ouvrier, influencé par le marxisme, misait tout sur la force révolutionnaire du prolétariat industriel. Dans les années 1950, le paysage du travail a commencé à se transformer radicalement. Nous assistions au passage du travail industriel à la société de services. Dans ce contexte, continuer de se référer uniquement au prolétariat industriel aurait certainement été une erreur.

 

Mais ?

A. H. : La question est plutôt de savoir si, dans la transition d’un parti ouvrier vers un parti populaire, le travail n’a pas été par trop mis de côté. Le passage au parti populaire aurait davantage réussi si le SPD avait continué à affirmer qu’il était un parti du travail – plus exactement du travail sous ses nouvelles formes, qui sont nombreuses – et si le parti avait dit : nous représentons les intérêts et les préoccupations de tous ceux qui accomplissent un travail pénible et exigeant ; nous veillons à ce que, au sein de cette société, le travail soit équitable et bien organisé dans tous les espaces où il prend place, de la femme au foyer – et de plus en plus aujourd’hui, espérons, de l’homme au foyer – aux ouvrières d’Amazon, en passant par le personnel soignant des hôpitaux. La crise du coronavirus a mis en lumière, l’espace d’un instant, un manque de reconnaissance, de sécurité et de rémunération financière ; mais ces enjeux ont très vite été oubliés.

Traduit par Octave Larmagnac-Matheron
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Article issu du magazine n°172 août 2023 Lire en ligne
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