Dossier spécial “déconstruction” : retrouvez tous nos articles

Depuis quelques mois, la « déconstruction » est partout. Dans le débat public, elle est associée par ses détracteurs à la pensée « woke » et à la cancel culture, qui prôneraient des idées et des mesures intolérantes au nom du progressisme – un nouvel ordre moral. Pour ses défenseurs, elle est au contraire une nouvelle manière d’appréhender les rapports sociaux, plus inclusive et égalitaire, en mettant en évidence ce qui était injustement caché ou invisible.

Pour faire la lumière sur un terme aussi central que parfois mal compris, Philosophie magazine vous propose un dossier spécial consacré à la « déconstruction ». Car ce mot, brandi par les politiques et les militants de tous bords, a d’abord une origine philosophique qu’il convient de retracer et de comprendre. Retrouvez ci-dessous les 4 articles qui constituent le dossier.

(1/4) REPORTAGE. “Ce qui s’est (vraiment) dit au colloque sur la ‘déconstruction’ à la Sorbonne”

Le 7 et 8 janvier, s’est tenu à la Sorbonne un colloque intitulé « Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture ». Si les débats sur la pensée « woke » et la cancel culture sont déjà vifs depuis plusieurs années, c’est véritablement cet événement qui a mis le feu aux poudres. Que s’est-il dit dans le grand amphi de la Sorbonne ? Les interventions étaient-elles des prises de position partisanes contre des adversaires dont on schématise les positions, comme on en a accusé ce colloque, ou le début d’une réflexion de fond sur les conséquences problématiques d’une déconstruction débridée ? Les deux, sans doute. Reportage de notre journaliste Antony Chanthanakone.

(2/4) DÉBAT. Norman Ajari face à Pierre Valentin : “La pensée ‘woke’ est-elle un humanisme ?”

Le colloque à la Sorbonne a pu donner l’impression d’un débat figé entre deux camps incapables de converser ensemble. D’un côté, il y aurait les « déconstructeurs », des universitaires militants qui prôneraient des idées intolérantes au nom d’un soi-disant progressisme. De l’autre, seraient regroupés des intellectuels non moins militants, tenants réactionnaires du statu quo qui verraient dans la « déconstruction » un danger pour la démocratie, la recherche et le vivre-ensemble. Ces positions sont-elles vraiment inconciliables ? Le philosophe Norman Ajari et Pierre Valentin, auteur d’une note sur le « wokisme », en débattent dans nos colonnes.

(3/4) GÉNÉALOGIE. “La déconstruction chez Derrida, c’est quoi ?”

L’omniprésence du terme « déconstruction » dans les médias, y compris dans le cadre de la campagne présidentielle, laisse oublier que ce concept a d’abord une origine philosophique. Initiée par Heidegger, la « déconstruction » a surtout été théorisée par Jacques Derrida, mais dans un sens qui semble quelque peu s’être perdu à mesure que la « déconstruction » est devenue un épouvantail dans le discours de certains. Octave Larmagnac-Matheron retrace la généalogie d’un concept tout sauf simple.

(4/4) REVUE DE PRESSE. “La déconstruction sur le banc des accusés”

Enfin, la richesse des débats sur la « déconstruction » et la multiplicité des points de vue se devait d’être abordée de manière la plus large et ouverte possible. Vous retrouverez donc dans cette revue de presse six tribunes ou analyse qui se positionnent par rapport à la question : « Faut-il jeter l’anathème sur les “déconstructeurs” ? » Plus d’un mois après le colloque de la Sorbonne, qualifié par certains de « colloque de la honte » et glorifié par d’autres, le débat reste animé.

Bonne lecture !