Les penseurs libéraux
Une recension de Pierre-Henri Tavoillot, publié le1. La tolérance et le droit
Le libéralisme, aujourd’hui tant honni, a pourtant émergé jadis comme principal adversaire de l’absolutisme. Face aux impasses des prétentions du droit divin, les premiers libéraux (Milton et Locke) s’attachent à déconnecter la politique de la religion. Puisque aucun accord n’est possible en cette matière, il faut tenter de fonder l’ordre politique sur d’autres bases : lesquelles ? Des bases juridiques, qui seraient déduites non des textes sacrés mais de la nature humaine elle-même. C’est ainsi que les idées de tolérance et de constitution sont nées et, par là même, les droits de l’homme.
2. Éloge de la société civile
Ce fut un bouleversement métaphysique : l’on pouvait regarder les communautés humaines non comme des chaos informes mais comme des ordres autoconstitués, voire harmonieux. La société, et les individus qui la composent, ont une existence en dehors de l’État. Tel est le grand message libéral qui ouvre ainsi l’âge d’une vaste critique de l’Etat : jusqu’où son action est-elle nécessaire ? Où commence son pouvoir de nuisance ? C’est là que les nuances ou les franches oppositions vont apparaître au sein du camp libéral. Pour certains, l’action de l’État de droit est acceptable tant qu’elle respecte le primat de liberté. Pour les autres, qui se rapprochent de l’anarchisme, l’action de l’État est toujours néfaste et doit être strictement limitée.
3. L’ordre et la liberté
Laurent et Valentin ont privilégié ici l’exploration de cette seconde voie. L’idée ne manque pas de force : la société des hommes est un tissu si complexe que l’ordre qu’elle produit est comme un écosystème dans lequel on ne peut intervenir qu’avec prudence sauf à produire nombre d’effets pervers. Ce choix explique l’exclusion de cette anthologie critique des « liberals » américains. Car il s’agit de penseurs qui, à l’instar de John Rawls, restent partisans du Welfare State (État providence). D’ailleurs, le terme « liberal » est, aux États-Unis, à peu près synonyme de social-démocrate chez nous. Ce qui n’est pas pour rien dans la confusion qui règne sur le libéralisme, chez ses partisans comme chez ses adversaires, ou plutôt qui y régnait… avant ce livre.
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