Philippe Raynaud : « Les pays anglo-saxons sont plus libéraux et pluralistes que la France »
Efficace, éloquent, le couple gauche-droite s’est imposé sur tous les continents. Quatre personnalités déclinent ses particularités en Amérique, au Parlement européen et en politique internationale.
Les démocraties anglo-saxonnes sont-elles structurées par le clivage gauche-droite ?
Depuis que les régimes modernes existent – l’Angleterre est le premier –, ils s’organisent autour d’une division partisane bipolaire. Il est possible de projeter rétrospectivement la division gauche-droite sur la division anglaise plus ancienne des whigs et des tories. Les tories (futurs conservateurs) sont plus attachés à la tradition, à la prérogative royale, à une Église plus hiérarchisée, et ont une vision conservatrice de l’autorité fondée sur l’obéissance passive. Les whigs (libéraux) sont des bourgeois libéraux, relativement égalitaires et attachés aux libertés parlementaires : ils ont une vision du monde individualiste fondée sur l’idée d’un contrat originel. Quant au système américain, il entend initialement rompre avec la logique d’un système bipolarisé au profit du pluralisme : Madison voyait dans la multiplication des factions, des groupes d’intérêts et d’opinions un moyen d’empêcher la domination d’une majorité sur les minorités. Or, malgré cela, la vie politique américaine s’est vite structurée autour d’une division duelle entre fédéralistes et républicains, une division qui recoupe elle aussi celle de la gauche et de la droite. Cela étant, il faut se garder du francocentrisme. La France n’a pas inventé, avec le clivage gauche-droite, les fondamentaux de la politique moderne. En durcissant et en schématisant les oppositions, la Révolution française a seulement porté au jour des clivages qui étaient implicites dans les systèmes politiques des autres nations.
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