Ce que l'image nous dit : Entretiens sur l'art et la science
Une recension de Juliette Cerf, publié leÀ l’aube des années 2000, une gigantesque exposition Monet a mis sens dessus dessous la Royal Academy of Arts de Londres. Plus de 500 billets vendus à l’heure, des files d’attente interminables. Dans la foule, un homme en accuse un autre : « Tout ça, c’est de votre faute. » Il a reconnu le visage d’Ernst Gombrich. Historien de l’art aussi savant que pédagogue, Gombrich (1909-2001) s’est fait connaître par un best-seller jamais démenti depuis sa parution en 1950 et ses seize éditions successives : une Histoire de l’art, ouvrage de référence des étudiants en art du monde entier de tous les curieux amateurs d’images. « Je peux dire qu’avoir écrit l’ Histoire de l’art fut un accident qui a vraiment changé ma vie », raconte-t-il. Cet accident heureux qui lui offrit un poste à Oxford, l’historien le met en perspective dans Ce que l’image nous dit, un passionnant livre d’entretiens avec le philosophe Didier Eribon, réédité en poche par les éditions Arléa. Né à Vienne dans une famille juive autrichienne – son père est avocat ; sa mère, pianiste, a fréquenté Freud et Schönberg –, Ernst Gombrich rejoint en 1936 l’Institut Warburg, installé à Londres. On y enseignait alors « la civilisation de la Renaissance, le platonisme, Vasari, le mécénat », se souvient le penseur, qui dirigera l’Institut entre 1959 et 1976. Rationaliste, influencé par son ami le philosophe Karl Popper, spécialiste de la psychologie de la perception, Ernst Gombrich disait pourtant n’avoir pour méthode que le seul bon sens. « Quand vous passez une heure ou deux dans un musée, lorsque vous sortez, le monde est soudain transformé. Et en particulier, nous voyons les visages différemment. Nous voyons les ombres, les couleurs… Nous voyons le monde comme un peintre »…
La science fascine et fait peur. On lui voue même un culte. Comment l’aborder avec plus de raison ? En scrutant ses deux faces et en se penchant sur la manière, exacte mais humaine, dont elle construit ses hypothèses.
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