L’image/Irma ou la vengeance de Gaïa ?
Dans la Théogonie d’Hésiode, Gaïa, la Terre-Mère, enfante de nombreux monstres parmi lesquels… Typhon, le Titan des vents forts et des tempêtes. Après le passage dévastateur de l’ouragan Irma, saisi ici par une photo satellite en train de fondre sur les Antilles et Porto Rico, cette référence a priori étrange à la mythologie semble se justifier. Pourquoi ? Cyclone parmi les plus puissants jamais enregistrés, Irma s’ajoute à d’autres catastrophes récentes à l’échelle du globe (tempête Harvey au Texas, coulées de boue au Sierra Leone, incendies de forêt au Canada, inondations en Inde et en Asie du Sud-Est…). Tout en maniant la prudence, certains scientifiques établissent déjà un lien entre ces phénomènes et le réchauffement climatique – l’élévation de la température des eaux expliquerait en partie l’intensité d’Irma. Les hommes, responsables du fléau ? C’est une représentation qui, même inconsciemment, s’impose : la nature a un dessein vengeur ; voici que Gaïa, justement, nous punit. Ce nom a été repris et popularisé par le Britannique James Lovelock (1919), scientifique iconoclaste. Pour lui, Gaïa (la Terre) est un Tout organique, un être vivant qui s’autorégule… et que les hommes détraquent. « Nous sommes entrés en guerre contre Gaïa », écrit Lovelock, qui n’hésite pas à la personnifier, à lui prêter des sentiments et des projets de revanche. Cette conception anthropomorphique de la nature est contestable et contestée. Pourtant, c’est comme si elle s’immisçait dans nos pensées devant les calamités naturelles, prix à payer de l’Anthropocène.
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