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Un groupe de réfugiés cherche à échapper aux autorités hongroises après s'être enfui d’un campement temporaire près de Rözske, à la frontière avec la Serbie, en 2015. © David Maurice Smith/Oculi/Agence VU

Revue de presse

Réfugiés : un accueil à géométrie variable

Octave Larmagnac-Matheron publié le 25 mars 2022 4 min

Philomag vous propose chaque semaine une sélection d’articles parus dans la presse française et étrangère, rassemblés autour d’une thématique commune. Des articles qui nous ont surpris, questionné, dérangé. L’occasion de découvrir de nouveaux points de vue sur le monde et les événements qui font l’actualité.

Cette semaine, une thématique : l’accueil des réfugiés. En effet, si l’élan de solidarité de l’Europe envers les Ukrainiens fuyant la guerre a été applaudi, il a en même temps, par contraste, révélé les conditions terribles dans lesquelles la plupart des autres migrants sont traités aux frontières de l’Union. L’hospitalité, entre espoir et indignation.

 

Michel Agier : « L’heure est à la solidarité de tous avec les réfugiés »

« D’abord, on peut se réjouir d’entendre des mots de solidarité à l’égard des personnes réfugiées et d’observer un moment de solidarité européenne prendre forme en quelques jours avec l’Ukraine », note, d’emblée, l’anthropologue Michel Agier dans un entretien accordé au Monde. « La solidarité avec le peuple ukrainien, sur place ou s’exilant, est sans comparaison avec les épisodes précédents. » De cet élan de solidarité, il faut bien sûr se réjouir. Tout en rappelant cependant le sort déplorable réservés à tous les autres migrants : « L’Europe nous a habitués à aborder la question des migrations et de l’asile de façon bien plus frileuse, voire tout à fait hostile, quand il s’est agi des exilés venant d’Afghanistan, de Syrie ou du Soudan. » Rappel douloureux que l’hospitalité ne se joue pas seulement sur un plan éthique : « Les relations géopolitiques et diplomatiques sont déterminantes dans la reconnaissance du statut de réfugiés. […] Le contraste est frappant entre la proximité amplifiée d’un côté, et la distance radicale de l’autre. »

 

Béligh Nabli : « Ce tri ne fait qu’exprimer un fantasme, celui d’une Europe blanche, dont le pendant n’est autre que le fantasme d’un “grand remplacement” »

Dans L’Obs, l’universitaire Béligh Nabli dénonce, lui aussi, cette logique d’« accueil à géométrie variable des réfugiés », qu’il analyse comme le « symbole d’un universalisme dévoyé ». À ses yeux, « cette violation de l’universalité du droit d’asile ne semble pas affecter outre mesure les traditionnels porte-parole autoproclamés de l’“universalisme républicain”, dont l’indignation sélective confirme en réalité un universalisme aussi étriqué qu’ethnocentré. » Si l’asile est fondé sur un puissant idéal d’« unité du genre humain », cet idéal sert, au bout du compte, d’écran. Il est « battu en brèche par la réalité massive et systémique des discriminations » contre lesquels il se dit impuissant à agir. À cet universalisme abstrait et souvent dévoyé, Nabli souligne que « c’est l’action quotidienne de ces humanistes qui permet de croire encore dans un authentique universalisme ».

 

Delphine Diaz : « Un regard porté sur l’histoire contemporaine de l’Europe permet de mieux la comprendre, sans la justifier »

Pour Libération, l’historienne Delphine Diaz, autrice de En exil. Les réfugiés en Europe, de la fin du XVIIIᵉ siècle à nos jours, plonge le lecteur dans le XIXe siècle européen pour tenter de comprendre comment a émergé cette logique de traitement différencié des migrants selon leur origine. Dans une Europe ébranlée par les guerres civiles, insurrections et révolutions, les premières mesures françaises d’aides aux réfugiés sont adoptées sous la monarchie de Juillet. Et déjà, « ces aides financières alors octroyées par le ministère de l’Intérieur aux réfugiés étaient graduées selon leur statut social mais aussi selon leur appartenance nationale. […] Ainsi, les Polonais de la “Grande Émigration”, commencée après la terrible répression russe de la révolution de Varsovie en 1831, ont-ils été systématiquement privilégiés par rapport à d’autres groupes nationaux réfugiés en France, Italiens et Espagnols, qui partageaient pourtant au seuil des années 1830 des mêmes convictions libérales. » Ces formes de sélection selon « la proximité culturelle et linguistique ou l’appartenance religieuse », ou selon la nationalité, se sont complétées, au cours du XXe siècle, par les « assignations raciales », qui ont pris un poids de plus en plus important.

 

Ashwini Vasanthakumar : « Les réfugiés apportent une contribution politique à leur pays d’adoption »

« Les réfugiés renforcent la démocratie et la solidarité », affirme sans détour la politologue canadienne Ashwini Vasanthakumar dans The New Statesman. Bien entendu, l’accueil est un défi. Mais il ne constitue pas une menace. Qu’il s’agisse des migrants venant d’Ukraine ou d’ailleurs. « Les réfugiés afghans, par exemple, fuient l'autoritarisme et la violence généralisée qu'apportent des décennies de guerre et d'occupation étrangère, ainsi que la sécheresse et l'insécurité alimentaire chronique induites par le changement climatique ». Beaucoup fuient parce qu’ils croient aux valeurs des pays où ils espèrent être accueillis. C’est pourquoi ils peuvent « inspirer de nouvelles façons de penser les communautés, l'appartenance et les frontières, et peuvent être les architectes de la réparation et de la reconstitution politiques chez eux comme à l’étranger ». Un espoir, donc, et non une crise.

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