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Marlon Brando dans le film “Le Parrain” (1972), de Francis Ford Coppola. © Alfran Productions/Collection Christophel/AFP

Cinéma

Quatre raisons philosophiques de (re)voir “Le Parrain”

Jean-Marie Pottier publié le 23 février 2022 7 min

Attention, film culte. Le Parrain de Francis Ford Coppola est sorti il y a pile cinquante ans, en 1972. Les connexions entre ce chef-d’œuvre et la philosophie sont plus nombreuses qu’on ne pourrait le penser. Le film nous en dit beaucoup sur le pouvoir, l’honneur, le capitalisme, la famille… À l’occasion de sa ressortie sur les grands écrans, le 23 février, nous avons souhaité montrer pourquoi Le Parrain était bien plus qu’un film de mafia.

“Garde tes amis proches, et tes ennemis encore plus proches”

Si Le Parrain III est l’épisode de la trilogie qui renvoie le plus directement à la Renaissance, avec ses complots dans les couloirs du Vatican, l’ensemble de la trilogie nous ramène dès le début à la Florence de Machiavel. Qu’il s’appelle Vito Corleone (Marlon Brando) ou Michael Corleone (Al Pacino), le Don, le parrain, doit se comporter en prince machiavélien. Loin de donner libre cours à sa fureur, il doit la tempérer de ruse, savoir quand exercer sa violence mais aussi quand ne pas l’exercer. C’est-à-dire, comme on peut le lire dans Le Prince (1532), être « tout à la fois renard et lion car, s’il n’est que lion, il n’apercevra point les pièges ; s’il n’est que renard, il ne se défendra point contre les loups ».

Sonny Corleone (James Caan), le fils aîné et successeur annoncé de Vito, est une tête brûlée, ne sait agir qu’en lion, et en mourra, sauvagement exécuté à un péage. Michael, lui, sait doser ruse et violence. À la fin du Parrain, il profite du jour du baptême de son fils pour faire exécuter les chefs des familles rivales ainsi que les traîtres au sein de la sienne. « Aujourd’hui, je règle toutes les dettes de la famille », lâche-t-il, suivant ainsi ce conseil de Machiavel selon qui « celui qui usurpe un État doit déterminer et exécuter tout d’un coup toutes les cruautés qu’il doit commettre, pour qu’il n’ait pas à y revenir tous les jours, et qu’il puisse, en évitant de les renouveler, rassurer les esprits et les gagner par des bienfaits ».

Ruse, aussi, que ce conseil hérité de son père de « garder ses amis proches mais ses ennemis encore plus proches », qu’il emploie dans Le Parrain, 2e partie pour justifier sa décision de ne pas immédiatement faire assassiner son rival Hyman Roth (Lee Strasberg) afin d’obtenir des informations sur les traîtres au sein de sa famille. L’ombre de Machiavel rôde encore, lui qui conseillait au nouveau prince de flatter aussi bien « ceux qui d’abord furent ses ennemis, parce qu’ils étaient satisfaits de l’ancien état des choses, que ceux qui se firent ses amis et le favorisèrent, parce qu’ils étaient mécontents ». Dans son esprit, il s’agit de les garder proches pour les gagner à sa cause, contrairement à ce que fait Michael. Mais Machiavel reconnaît aussi qu’une inimitié entretenue « avec adresse » donne au prince, une fois qu’il l’a purgée, « l’occasion de s’élever au moyen d’une échelle que ses ennemis eux-mêmes lui fournissent ».

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