Aller au contenu principal
Menu du compte de l'utilisateur
    S’abonner Boutique Newsletters Se connecter
Navigation principale
  • Le fil
  • Archives
  • En kiosque
  • Dossiers
  • Philosophes
  • Lexique
  • Citations
  • EXPRESSO
  • Agenda
  • Masterclass
  • Bac philo
 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
rechercher
Rechercher

Quartier de Pigalle, Paris, le 17 décembre 2020. Un rassemblement organisé par le Syndicat du travail sexuel (Strass), dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux travailleurs du sexe. © Noémie Coissac/Hans Lucas via AFP

À la loupe

Quand les féministes se déchirent sur la prostitution (1/2) : les arguments réglementaristes

Samuel Lacroix publié le 31 mars 2022 7 min

« Travail du sexe » ou « viol tarifé » ? Ces dernières années, la prostitution est (re)devenue un motif d’âpres échanges au sein du féminisme. Pourquoi tant de crispations ? Et quels arguments en jeu ? Passons en revue ceux des réglementaristes, en tentant de démêler les philosophies qui les sous-tendent.

 

« Mon corps, mon choix. » Les réglementaristes estiment qu’on n’a pas à interdire la prostitution en sanctionnant les prostituées* et les clients (position prohibitionniste), ni à la restreindre en pénalisant les seuls clients (position abolitionniste). Dans les deux cas, on porte selon eux atteinte à une liberté fondamentale : celle de disposer de son corps comme on l’entend. L’idée est que mon corps m’appartient, il est ma propriété, j’en fais ce que j’en veux. Si je veux le mettre à disposition d’un individu pour sa satisfaction sexuelle moyennant rémunération, c’est mon droit le plus strict. L’individu décide seul de ce qui est bon pour lui, la société n’a pas à le définir à partir d’une morale abstraite.

 

Retrouvez ici les arguments abolitionnistes, dans la deuxième partie de notre analyse.

 

On est là dans une conception libérale du corps, de la propriété et de la liberté : « L’Homme porte en lui-même la justification principale de la propriété, parce qu’il est son propre maître et le propriétaire de sa personne, de ce qu’elle fait et du travail qu’elle accomplit. » Les termes de John Locke (Second Traité sur le gouvernement civil, 1690) résument bien cette acception philosophique qui sous-tend le libre choix de se prostituer. Philosophiquement, les réglementaristes semblent aussi dualistes, séparant le corps et l’esprit : j’ai un corps plutôt que je suis mon corps. Mon intellect se sert de son corps au travail comme d’un instrument. Les différentes parties qui le constituent peuvent s’apparenter à des outils mobilisés en vue de tâches à accomplir – les organes sexuels aussi bien que les bras et les jambes.

La prostitution, un travail comme un autre. Pourquoi une telle diabolisation du « travail du sexe » ? demandent les réglementaristes. Le camp d’en face fait régulièrement état de l’extrême pénibilité qu’il constitue, mais ce métier est-il réellement plus harassant que beaucoup d’autres ? Le corps est-il plus abîmé dans la prostitution que dans le travail à la chaîne à l’usine ou dans le ménage des bureaux à 5 heures du matin ? Qu’on le veuille ou non, la prostitution est une prestation de services et devrait à ce titre garantir l’accès à un certain nombre de droits (accès à un contrat de travail, droit à la retraite, au chômage).

Quand les féministes se déchirent sur la prostitution (2/2)
Expresso : les parcours interactifs
Kant et la raison
Pourquoi continuons-nous à nous prendre la tête sur des concepts abstraits, invérifiables, comme Dieu ou la liberté humaine ? C'est à cause de la manière dont est construite notre raison ! La réponse avec le plus brûlant des philosophes allemands : Emmanuel Kant.
Découvrir Tous les Expresso
Sur le même sujet
Article
9 min
Quand les féministes se déchirent sur la prostitution (2/2) : les arguments abolitionnistes
Samuel Lacroix 31 mars 2022

« Travail du sexe » ou « viol tarifé » ? Ces dernières années, la prostitution est (re)devenue un motif d’âpres échanges…

Quand les féministes se déchirent sur la prostitution (2/2) : les arguments abolitionnistes

Article
4 min
Le débat sur la prostitution: entre dignité et propriété de soi
Martin Legros 07 avril 2016

[Actualisation : la proposition de loi socialiste renforçant la lutte contre la prostitution a été définitivement adoptée par les députés mercredi…

Le débat sur la prostitution: entre dignité et propriété de soi

Le fil
1 min
La prostitution, ligne de faille entre féministes (1/2) : les arguments réglementaristes
Samuel Lacroix 31 mars 2022

Le débat sur la prostitution s’invite discrètement dans la campagne présidentielle. Ces derniers jours, le Syndicat du travail sexuel (Strass) et le Mouvement…

Quand les féministes se déchirent sur la prostitution (1/2) : les arguments réglementaristes

Article
5 min
Axelle Jah Njiké : “Je crois en un féminisme qui émancipe de l’intérieur”
Joséphine Robert 02 mai 2022

Axelle Jah Njiké, créatrice du podcast Me, My Sexe and I, prône l’émancipation par l’intime. Journal intime d’une féministe (noire) (Au diable…

Axelle Jah Njiké : “Je crois en un féminisme qui émancipe de l’intérieur”

Bac philo
2 min
La liberté
Nicolas Tenaillon 01 août 2012

La liberté est d’abord une notion métaphysique : l’homme est-il libre ou déterminé par des contraintes qu’il ne maîtrise pas ? S’il est la cause première de ses choix, on dit qu’il possède un libre arbitre. Mais un tel pouvoir est…


Article
3 min
Après la révolution, le retour de bâton ?
Michel Eltchaninoff 21 février 2013

Près d’une moitié des sondés estime que la sexualité occupe une place trop importante dans la société. Omniprésente dans les médias et la…

Après la révolution, le retour de bâton ?

Article
4 min
Le “mauvais sexe” : fatalité ou violence ?
Joséphine Robert 10 février 2022

Selon Katherine Angel, nos désirs résident dans l’ignorance. Alors comment peut-on affirmer notre consentement avant et durant un rapport sexuel…

Le “mauvais sexe” : fatalité ou violence ?

Article
12 min
Trans contre féministes radicales : la nouvelle fracture
Octave Larmagnac-Matheron 09 juillet 2020

« L’affaire Rowling », qui a débuté lorsque l’autrice de “Harry Potter” s’est irritée de ne pouvoir appeler « femme » une personne qui a ses règles, au nom de l’existence des personnes transgenres, met en lumière un…


À Lire aussi
La double histoire du localisme
La double histoire du localisme
Par Octave Larmagnac-Matheron
décembre 2020
La société
Par Nicolas Tenaillon
août 2012
Les nouvelles normes de la libération sexuelle
Les nouvelles normes de la libération sexuelle
Par Ariane Nicolas
janvier 2021
  1. Accueil-Le Fil
  2. Articles
  3. Quand les féministes se déchirent sur la prostitution (1/2) : les arguments réglementaristes
Philosophie magazine n°178 - mars 2024
Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
Avril 2024 Philosophe magazine 178
Lire en ligne
Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
Réseaux sociaux
  • Facebook
  • Instagram
  • Instagram bac philo
  • Linkedin
  • Twitter
Liens utiles
  • À propos
  • Contact
  • Éditions
  • Publicité
  • L’agenda
  • Crédits
  • CGU/CGV
  • Mentions légales
  • Confidentialité
  • Questions fréquentes, FAQ
À lire
Bernard Friot : “Devoir attendre 60 ans pour être libre, c’est dramatique”
Fonds marins : un monde océanique menacé par les logiques terrestres ?
“L’enfer, c’est les autres” : la citation de Sartre commentée
Magazine
  • Tous les articles
  • Articles du fil
  • Bac philo
  • Entretiens
  • Dialogues
  • Contributeurs
  • Livres
  • 10 livres pour...
  • Journalistes
  • Votre avis nous intéresse