L’herbe pousse, l’Élysée résiste
Le gouvernement refuse de dépénaliser l’usage du cannabis, alors même que la répression ne fait pas baisser la consommation et maintient une économie mafieuse. Qu’est-ce qui empêche donc Emmanuel Macron d’être aussi pragmatique qu’il le prétend ?
Le cannabis a toujours fait tousser nos politiques. Même ceux qui affichent une approche libérale et antidogmatique comme Emmanuel Macron. Le 24 janvier dernier, un rapport parlementaire est présenté à la commission des lois de l’Assemblée nationale. Les rapporteurs préconisent de remplacer la garde à vue et l’incarcération des fumeurs de cannabis par une amende forfaitaire de 150 à 200 euros. L’objectif est ici l’efficacité : rendre la sanction « plus rapide et plus effective ». L’amende permettrait également de « réduire les moyens en temps et en effectifs nécessaires au traitement de cette délinquance ». Bref, de soulager policiers et magistrats pour les réorienter vers le démantèlement des réseaux.
Le président de la République se réclame du pragmatisme. Dans son livre de campagne Révolution, il affirme que « le travail du politique ne saurait […] se résumer à appliquer des dogmes. […] Nos concitoyens […] attendent [que leurs responsables] donnent un sens aux choses et développent des solutions concrètes et efficaces ». Cette attitude est bien celle des fondateurs de ce courant de la philosophie américaine. Dans Le Pragmatisme (1907), William James soutient que la valeur d’une idée tient aux conséquences pratiques qu’elle peut avoir : « Pour faire apparaître la signification d’une pensée, il suffit de déterminer quelle conduite elle est susceptible d’induire. » Ce qui importe est de trouver « une théorie qui marche », en évitant autant que possible les « fausses questions » et les débats « interminables ».
Frère du romancier Henry James, le philosophe américain William James lance un nouveau courant de pensée, auquel il consacre son cours de 1905 à Harvard : le pragmatisme. Il s’y dresse contre presque toute la tradition…
On peut être pour ou contre la légalisation du cannabis. Le débat est complexe, porteur d’importants enjeux : sociaux, économiques,…
Quelles sont les conséquences pratiques d’une philosophie, d’un concept, d’une idée ? C’est la question qui anime William James. En proposant…
Le Pragmatisme de William James ambitionne de proposer une philosophie populaire, capable de toucher le plus grand nombre. Pour le spécialiste de…
Face à la radicalisation des républicains, Barack Obama a-t-il renoncé à son ambition de renouer avec le rêve américain ? Au contraire, soutient le politologue James T. Kloppenberg. C’est en s’inspirant du pragmatisme et de la voie…
William James et Henri Bergson ont entretenu une amitié et une correspondance soutenue, nourrie de l’appétit de Bergson pour toute pensée nouvelle et par la reconnaissance d’un intérêt commun pour le flux de l’expérience et de la vie…
Nommé ministre de l'Économie dans le second gouvernement constitué par Manuel Valls, le jeune Emmanuel Macron fut banquier d'affaire et assistant de Paul Ricoeur avant d'entrer au service de l'État.
En adoptant le point de vue pragmatiste pour décrire l’expérience religieuse, William James (1842-1910) rend compte d’un phénomène universellement partagé : les moments de résonance avec le monde. Comme le croyant sent que quelque chose…