Le jour où… : les philosophes racontent leur prise de conscience féministe

On ne naît pas féministe, on le devient. En tout cas, certaines injustices et autres événements décisifs de la vie, peuvent déclencher une épiphanie très puissante. Dans le cadre de la semaine du 8 mars qui célèbre la Journée internationale des droits des femmes, nous avons demandé à plusieurs philosophes de raconter ce « déclic » à l’origine d’une prise de conscience féministe existentielle et intellectuelle.

➤ Michèle Le Dœuff et la grippe du féminisme 

“Ma mère souhaitait que je débarrasse le budget familial le plus vite possible, au profit de mon frère aîné, le seul de ses trois enfants qui comptait pour elle”

Une grippe et une conversation avec sa mère. Ce sont ces deux événements qui ont déclenché chez Michèle Le Dœuff une prise de conscience féministe puissante et fondatrice dans son œuvre. Retrouvez son témoignage ici.

➤ Paul B. Preciado et la naissance du féminisme dans les milieux underground

“Je n’ai pas appris le féminisme à la faculté de philosophie espagnole, mais dans la rue, dans les squats, la nuit, et surtout dans les petites associations de ‘pédés et de gouines’”

Ce n’est pas à l’université que le philosophe transgenre Paul B. Preciado s’est éveillé au féminisme, mais dans les milieux alternatifs et via la découverte d’un fanzine espagnol queer-punk. Retrouvez son témoignage ici.

➤ Jeanne Burgart Goutal et la misogynie crasse des philosophes masculins

“J’étais perçue par les philosophes comme appartenant à une catégorie profondément méprisée. C’est là que j’ai compris que je n’étais pas un homme, dans tous les sens du terme”

Le déclic féministe de Jeanne Burgart Goutal est lié à la misogynie de certains philosophes, écrivains ou poètes. C’est en découvrant qu’elle n’était pas considérée, en tant que femme, comme un sujet digne de ce nom par certains auteurs, qu’elle a réalisé l’importance de la question féministe. Retrouvez son témoignage ici.

➤ Clotilde Leguil et sa fille footballeuse

“Je me suis sentie féministe le jour où ma fille alors âgée de 8 ans s’est fait harceler dans la cour par d’autres filles parce qu’elle jouait au foot avec les garçons”

Ce n’est pas en cherchant à être comme les hommes que Clotilde Leguil est devenue féministe, mais en assumant sa différence. Elle montre comment cet itinéraire intellectuel s’articule à sa vie personnelle et à celle de sa fille, harcelée par ses camarades à cause de sa passion pour le football. Retrouvez son témoignage ici.

➤ Camille Froidevaux-Metterie et les expériences du corps féminin

“Ce sont souvent des expériences corporelles pénibles, douloureuses, voire franchement dévastatrices, qui enclenchent une prise de conscience”

Être enceinte. Avorter. Tels peuvent être les événements par lesquels de nombreuses femmes « entrent en féminisme ». Cela a été le cas pour la philosophe Camille Froidevaux-Metterie, qui raconte le parcours intime et philosophique ayant déclenché chez elle certains « électrochocs » à l’origine de sa prise de conscience féministe. Retrouvez son témoignage ici.