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Paul B. Preciado. © Monika Skolimowska/dpa via AFP

Féminisme

Le jour où… : les philosophes racontent leur prise de conscience féministe. Paul. B. Preciado

Paul B. Preciado publié le 05 mars 2024 2 min

On ne naît pas féministe, on le devient. En tout cas, certaines injustices et autres événements décisifs de la vie, peuvent déclencher une épiphanie très puissante. Dans le cadre de la semaine du 8 mars qui célèbre la Journée internationale des droits des femmes, nous avons demandé à plusieurs philosophes de raconter ce « déclic » à l’origine d’une prise de conscience féministe existentielle et intellectuelle.

Aujourd’hui, nous vous proposons de lire le témoignage du philosophe espagnol Paul. B. Preciado.


 

Ce n’est pas à l’université que le philosophe transgenre Paul B. Preciado s’est éveillé au féminisme, mais dans le milieu de la nuit, dans les squats et via la découverte d’un fanzine espagnol queer-punk. Preciado est notamment l’auteur du Manifeste contra-sexuel (Balland, 2000) visant à redéfinir les normes de genre et à développer de nouvelles formes de sexualité, et de Dysphoria mundi (Grasset, 2022), consacré à la notion de « dysphorie de genre ». Il revient pour nous sur les moments décisifs de son féminisme trans et non binaire.

 

« J’étais queer avant d’être féministe. Je suis né à la fin du régime franquiste espagnol, lorsque le mot féminisme était une insulte. Je ne me suis jamais identifié en tant que fille ou garçon dans mon enfance, et cette extériorité m’a permis de commencer à observer les mécanismes de production sociale et politique de la différence sexuelle, même si je n’étais pas encore capable de déployer une stratégie pratique, et encore moins théorique, face à eux. Cela viendra bien plus tard. À l’adolescence, dans un contexte où il n’existait pas en Espagne de politique de genre non binaire ou trans, l’insulte m’a construit d’abord comme lesbienne. J’ai étudié la philosophie à Madrid sans que personne ne me parle jamais du féminisme en tant que théorie politique.

➤ À lire aussi : “Je rêve d’une alliance de corps en survie contre la norme”

Je n’ai pas appris le féminisme à la faculté de philosophie espagnole, mais dans la rue, dans les squats, la nuit, et surtout dans les petites associations de “pédés et de gouines”. Il y avait à Madrid un fanzine fait par des “lesbiennes radicales” (les seules qui, à l’époque, osaient s’identifier comme féministes) qui s’appelait LSD. C’était un fanzine queer-punk incroyable, avec des photos des photographes Del LaGrace Volcano et Ashley Hans Scheirl, des textes d’Audre Lorde, Laura Cottingham et Eileen Myles traduits de l’anglais. Ce fanzine était ma première école du féminisme quand j’avais 17 ans.  Ensuite, je suis allé étudier la philosophie à la New School for Social Research de New York. C’est là que j’ai entendu pour la première fois Judith Butler, Angela Davis, M. Jacqui Alexander et Donna Haraway, et que je suis littéralement tombé amoureux des théories féministes et queer. À cette époque, je commençais déjà ma transition de genre. Je me dis toujours féministe, mais aussi anti-raciste et anti-binaire. Pour moi, le féminisme n’est pas une politique d’identité pour “les femmes”, mais une critique radicale et transversale des infrastructures patriarcales, binaires et coloniales de la modernité. Être trans et non binaire est une façon expérimentale d’être féministe. »

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