Le badamier vu par Jacques Tassin

Jacques Tassin publié le 15 décembre 2022 2 min

Jai trop longuement séjourné dans les îles tropicales de l’océan Indien et du Pacifique pour ne pas y reconnaître mes arbres préférés. Le badamier, familier des littoraux, est l’un d’entre eux. Il demeure un éternel passager, jamais tout à fait ici, jamais tout à fait là.

Disposé entre ciel et terre comme le serait tout arbre, il est aussi enraciné aux arrière-plages, ancré entre mers et terres profondes comme le serait tout marin. C’est un être de bordure et d’interface, un dépôt négligé des vagues. Ses fruits fibreux y voyagent en effet longuement, des mois ou des années durant, avant de s’échouer sur le sable. Le badamier germe et meurt de la sorte sur la frange des rivages après avoir été baroudeur des océans, au point d’avoir été parfois nommé « mande de la mer ».

Expresso : les parcours interactifs
Joie d’aimer, joie de vivre
À quoi bon l'amour, quand la bonne santé, la réussite professionnelle, et les plaisirs solitaires suffiraient à nous offrir une vie somme toute pas trop nulle ? Depuis le temps que nous foulons cette Terre, ne devrions nous pas mettre nos tendres inclinations au placard ?
Pas si vite nous dit Spinoza, dans cet éloge à la fois vibrant, joyeux et raisonné de l'amour en général.
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