Quentin Hiernaux : “Dans notre tradition, la plante est placée tout en bas de l’échelle des êtres vivants”
Une équipe de chercheurs singapouriens s’est lancée dans un projet un peu fou : créer des « robots-plantes ». Une démarche que critique le philosophe spécialiste de la question végétale Quentin Hiernaux.
Des chercheurs singapouriens sont parvenus à faire fermer la mâchoire d’une plante carnivore, la dionée, à l’aide d’un courant électrique. C’est une découverte ?
Quentin Herniaux : On sait depuis la fin du XIXe siècle que l’électricité joue un rôle dans la biologie végétale. Cela a été une véritable découverte : on ne suspectait pas l’existence de ces courants électriques qui évoquent ceux que l’on observe dans le système nerveux des animaux. Ces courants électriques ont d’abord été mis en évidence dans le cas des plantes dites « sensibles », comme la dionée et surtout la sensitive (Mimosa pudica), qui a la capacité de replier ses folioles en une ou deux secondes quand on la touche ou la stimule avec un courant électrique. Le botaniste indien Jagadish Chandra Bose [1858-1937] s’est beaucoup intéressé à ces mécanismes. Ses observations minutieuses sur l’« irritabilité » des plantes, tirées d’expériences sur l’« électrophysiologie » végétale, ont longtemps été ignorées avant d’être redécouvertes. Tout l’intérêt de ses recherches réside dans l’effort de généralisation : les plantes sensibles ne sont pas les seules à réagir aux stimuli électriques, toutes les plantes y réagissent.
Une équipe de chercheurs singapouriens s’est lancée dans un projet un peu fou : créer des « robots-plantes », en utilisant les…
Le vivant n’est pas la matière, qui peut être inanimée ou mécanisée (le vivant se distingue alors de l’inerte ou de l’artificiel), ni l’existence qui suppose la conscience : le vivant n’est pas le vécu. Le vivant, c’est l’ensemble des…
Les Jeux paralympiques, qui s’achèvent cette semaine, sont presque le seul moment où l’on entend parler de handicap dans les médias. Un instant d…
À l’heure du « tournant végétal » de la philosophie, la référence à Hedwig Conrad-Martius reste oubliée. Elle fut pourtant, dès 1934, l…
Si nous partageons quelque chose avec la vie végétale, la plante pourrait-elle nous inspirer de nouvelles formes de coopération et d’organisation ? Analyse dans le sillage de Gilles Deleuze et de Félix Guattari.
Unes et multiples, éminemment malléables, dépourvues de substance stable, les plantes sont déroutantes au regard des catégories communes…
Joël Jouanneau reprend la mise en scène de « Kaddish pour l’enfant qui ne naitra pas », d’après Imre Kertész, au Théâtre de l’Œuvre. Le puissant…
Sans mésestimer la beauté du règne végétal, la philosophe Florence Burgat critique la tendance à dissoudre, à tout prix, la frontière avec le…