Faut-il intervenir dans les relations entre animaux ?
Une proposition d’amendement déposée à l’Assemblée nationale le 8 octobre 2020 propose de classer les chats en tant qu’animaux « nuisibles ». Les félins décimeraient oiseaux et reptiles, provoquant d’irrémédiables dégâts aux écosystèmes. L’homme est-il tenu d’intervenir dans les relations inter-espèces ? Tour d’horizon des différentes positions éthiques.
Les non-interventionnistes
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Paul Taylor (1923-2015) / Le retrait comme attitude de respect
Ce philosophe est l’un des premiers à considérer que tous les animaux ont une valeur intrinsèque : ils ont un bien propre, c’est-à-dire un intérêt plus ou moins formulé, conscient, et élaboré à persévérer dans leurs êtres, et méritent en cela d’être traités comme des fins en soi et non comme des moyens. Taylor défend, contre une position anthropocentrique qui fait de l’homme le sujet premier de l’éthique, une position dite biocentrique : l’homme appartient à une communauté vivante.
Dans son ouvrage Respect for Nature: A Theory of Environmental Ethics (« Respect pour la nature : une théorie de l’éthique environnementale », Princeton University Press, 1986 ; non traduit), Taylor présente son idée centrale : plutôt que de s’outiller d’un système législatif élaboré, il convient d’adopter à l’égard des autres êtres vivants une attitude de respect. D’un point de vue pratique, cela implique deux devoirs : la non-nuisance et la non-inférence. Il ne faut pas causer de tort à un être vivant, et il faut en outre laisser les animaux vivre à l’état sauvage et ne pas les retirer de leur milieu, « même pour les sauver ».
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Martha Nussbaum (1947-) / L’épanouissement de l’animal avant tout
Née dans le champ de l’économie du développement, l’éthique des capabilités s’est également saisie des questions de bien-être animal. Ce courant philosophique se fonde sur le concept d’épanouissement des individus – le bien-être nécessite une certaine effectivité des droits et de libertés afin d’avoir la latitude d’agir selon ses choix propres.
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