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Edvard Munch - Nuit étoilée, 1922-1924-  Huile sur toile,  120.5 × 100 cm. Oslo, Norvège, Munchmuseet. Photo© CC BY 4.0 Munchmuseet

Exposition

“Edvard Munch. Un poème de vie, d’amour et de mort” : à cœur et à cris

Cédric Enjalbert publié le 27 octobre 2022 2 min

Edvard Munch n'est pas seulement le peintre des angoisses, comme le laisserait supposer son célèbre Cri. Il met en lumière une philosophie existentielle et vitaliste, imprégnée de la pensée de Nietzsche, Bergson ou Kierkegaard, ainsi que le montre la grande rétrospective que lui consacre jusqu’en janvier le musée d’Orsay à Paris.

D’Edvard Munch, on connaît la désolation. L’importante rétrospective que lui consacre le musée d’Orsay en révèle aussi la face lumineuse – plutôt, elle insiste sur l’ambivalence de l’artiste expressionniste norvégien. Plus qu’un peintre de l’angoisse, l’auteur du célèbre Cri (1893) est en effet le représentant d’une philosophie existentielle, considérant la vie comme une alternance de joies et de peines, de souffrance et d’amour, et qui contemple la mort au cœur de tout. Il imagine ainsi la lutte d’Alpha et Oméga, deux puissances contradictoires et complémentaires, ou figure le Métabolisme sous les traits d’Adam et Ève. « Je ne crois pas à l’art dont l’expression n’est pas contrainte par le besoin qu’a l’homme d’ouvrir son cœur, écrit-il. Tout art – littérature comme musique – doit être produit avec notre cœur sanguinolent – l’art est notre cœur sanguinolent. » Les représentations solaires d’hommes nus rivalisent ainsi avec les atmosphères mélancoliques. Les baisers se font inquiétants ; l’amour devient « vampire » quand les amants fusionnent pour ne plus former qu’un. Lui-même se figure nu, l’œil perplexe, dans un étrange et lumineux Autoportrait en enfer. Contemporain de Friedrich Nietzsche (dont il réalise le portrait), Munch manifeste une forme de vitalisme, ramenant la vie (et son œuvre, qui en est une interprétation) à un « éternel retour », c’est-à-dire au cycle qu’il s’agit d’apprécier comme un renouveau. Les motifs se répètent et se transforment dans la Frise de la vie, composée de séries que le peintre complète entre 1893 et 1918. Son œuvre repose sur ces variations dans les motifs : la lumière et la nuit, la jeunesse et la mort, le couple et la séparation… Le Danois Søren Kierkegaard distingue, lui, la répétition « en arrière », à l’identique et mortifère, de la reprise « en avant », à travers laquelle on affirme une existence. Cette dimension créatrice de la reprise prend pour modèle, chez Munch, la génération de la nature, dans laquelle l’homme se fond. « L’effet d’une œuvre d’art dépend de ce qu’elle dit – ce qu’on veut, c’est un morceau de la nature – la racine carrée de la nature », note l’artiste. Empruntant à une croyance panthéiste – « Tout est en nous – et nous sommes en tout » –, Munch ressent « un grand cri infini à travers la nature ». Ce sentiment d’unité, il le transcrit dans des toiles comme le Désespoir, où le ciel menaçant et voluptueux enserre une silhouette pensive. Et, dans la Nuit étoilée (photo), l’une des dernières toiles présentées dans l’exposition, l’homme n’est finalement plus qu’une ombre fondue dans le clair-obscur d’un paysage… humain, trop humain.

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Article issu du magazine n°164 octobre 2022 Lire en ligne
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