Anarchisme et capitalisme
Questionnant la légitimité du pouvoir, les libertariens prônent une société sans État. Né au États-Unis, ce mouvement inspiré par les théoriciens anarchistes revendique un libéralisme teinté d’utopie.
Deux siècles après 1789, le libéralisme évoque davantage en France le conservatisme que la Révolution. Pourtant, ses principales innovations théoriques récentes, menées par les libertariens (ainsi nommés pour se démarquer des liberals américains, trop favorables à l’État), lui donnent une tournure très nettement anarchiste. Selon eux, dont Murray Rothbard, Robert Nozick et David Friedman * sont les plus connus, l’État est par définition illégitime et la démocratie, une tentative perverse de justifier un pouvoir jamais remis en cause en son principe. Seule une société sans État, intégralement régulée par les échanges et accords volontaires, serait conforme à l’idéal de la liberté. La réunion entre individualisme et apologie du capitalisme fait l’originalité de ce courant de pensée.
Les libertariens se distinguent par l’intransigeance de leur défense de la liberté individuelle : la libre disposition de soi a une valeur absolue. Toute obligation doit reposer sur un engagement réel de l’individu. L’État, qui par nature est hors consentement, est donc sans légitimité. Lysander Spooner *, l’une de leurs références avec Henry David Thoreau et Max Stirner, écrit en 1869 que « tout gouvernement n’est qu’une association secrète de voleurs et d’assassins, toute législation, une absurdité, une usurpation et un crime ».
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