Luc Ferry

Professeur de philosophie ministre de l’Éducation nationale (2002 - 2004) sous Jacques Chirac, Luc Ferry devient célèbre en 1985 lorsqu’il publie La Pensée 68 avec Alain Renaut. Dans ce texte, les deux auteurs critiquent les figures intellectuelles généralement associées au mouvement de Mai : Bourdieu, Lacan, Derrida et Foucault. Sous-titré Essai sur l’anti-humanisme contemporain, ce texte est au cœur d’une polémique qui marque un tournant dans l’espace intellectuel français.

Tout aussi polémique, Le Nouvel Ordre écologique (Grasset, 1992) est une attaque frontale contre la pensée écologique, que Ferry considère comme un anti-humanisme dangereux, menaçant l’héritage des Lumières.

Conjuguant ses obligations académiques (il est professeur à l’université Paris-Diderot) à ses interventions journalistiques (il a été éditorialiste à L’Express et au Point), Luc Ferry entre également en politique, jusqu’à devenir ministre en 2002 – position qu’il utilise pour lutter contre l’illettrisme. Il a par ailleurs présidé le Conseil national des programmes, et a consacré une partie de son oeuvre à l’éducation et à l’enseignement. Sa ligne directrice a toujours été de remettre les savoirs fondamentaux au centre, contre les approches sociologiques ou pédagogiques.

Revendiquant l’héritage de l’humanisme, notamment du philosophe de la Renaissance Pic de la Mirandole, Ferry est également un grand admirateur de Kant. Il a par ailleurs beaucoup écrit au sujet de la pensée allemande.

Son travail éclectique l’a conduit à s’intéresser aussi bien à des sujets éthiques et sociétaux (Faut-il légaliser l’euthanasie ?, avec Axel Kahn, en 2010) qu’à des questions fondamentales de la sagesse philosophique (Qu’est-ce qu’une vie réussie ?, 2002). Parmi ses ouvrages les plus récents, on compte un Dictionnaire amoureux de la philosophie (2018).