L'homme dévasté. Essai sur la déconstruction de la culture

Une recension de Géraldine Mosna-Savoye, publié le

« L’homme, note Jean-François Mattéi, a perdu le sens de l’orientation. » Albert Camus lui-même, auteur de chevet du phi­losophe, admettait que, ne pouvant voir clair en lui, il suivait d’instinct une étoile invisible. C’est cette étoile que cherche aussi Mattéi dans ce livre achevé quelques jours avant sa mort, en mars 2014, où il livre son ultime combat contre les « idéologies de la mort de l’homme ». Car si Auschwitz et Hiroshima ont « laissé peu d’espoir dans un recours à l’humanisme », cela ne signifie pas qu’il faille renoncer à l’idée d’humanité dont celui-ci se réclamait. Le philosophe poursuit donc sa déconstruction de la déconstruction moderne, qui n’a eu de cesse de « dévaster » l’homme dans son idée et dans sa chair, de le rendre incapable « d’enfanter sa propre étoile ». Cheminant avec Platon, Heidegger et Camus, Mattéi analyse Matrix et les jeux vidéo, ainsi que les écueils de l’écologie profonde et du transhumanisme pour retisser la seule « trame qui demeure pérenne » : celle de l’humanité, unique idée à même de rendre l’homme capable de dire « non à ce qui transgresse les frontières de l’humain et oui à la part précieuse de lui-même ».

 

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