L'avènement de la démocratie : Tome 1, La révolution moderne
Une recension de Martin Legros, publié leMais qui a dit que nous vivions la fin des grands récits et le cloisonnement des savoirs ? Ceux qui n’ont pas lu Marcel Gauchet ! L’auteur du Désenchantement du monde (1985) a entrepris avec L’Avènement de la démocratie le projet titanesque d’une histoire philosophique du XXe siècle. Dans le troisième tome, À l’épreuve des totalitarismes 1914-1974, l’auteur fait le récit des événements (guerre de 14, crise de 1929, montée en puissance du fascisme, du nazisme et du stalinisme) à travers le sens dont ils se chargent dans la conscience des contemporains, ce que l’auteur appelle le « pensable » et le « croyable » de chaque moment. Le récit est entrecoupé de coups de sonde sur l’absence de socialisme aux États-Unis, la dimension apocalyptique du nazisme, l’antisémitisme de Mein Kampf, la résurgence de l’idée impériale au XXe siècle, etc. C’est le souffle coupé que l’on parcourt cette aventure qui voit surgir ce que l’auteur nomme les « religions séculières » : avec des moyens très modernes (un pouvoir total, des idéologies laïques et scientifiques), les régimes totalitaires visent à réinventer l’ancienne forme religieuse à base de communion spirituelle, de liaison organique et de soumission hiérarchique. Une tâche contradictoire qui leur confère leur instabilité constitutive : « Ils n’ont d’autres limites que la catastrophe. » Sombre, cette plongée dans les soubresauts du siècle est contrebalancée par une thèse très originale sur la réinvention des démocraties. En apportant des réponses concrètes au défi totalitaire (État social et régulateur, personnalisation du pouvoir, primat du gouvernement sur le parlement, etc.), elles ont dompté les forces suicidaires qui avaient failli leur être fatales. Un « miracle politique » qui permet d’espérer que, face à la crise qu’elles traversent aujourd’hui, elles sauront faire preuve d’inventivité.
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