L’Anarchie - pour ainsi dire
Une recension de Samuel Lacroix, publié leLa mort de David Graeber, en septembre dernier, m’a marqué. Sans l’avoir lu in extenso, j’étais et demeure convaincu que nous perdions un grand penseur. C’est un réconfort que de pouvoir lire, quelques mois plus tard, ces conversations que l’anthropologue anarchiste et figure de proue du mouvement Occupy Wall Street a tenues avec Mehdi Belhaj Kacem, Nika Dubrovsky et Assia Turquier-Zauberman. Le ton y est libre, enlevé, stimulant. On a l’impression d’écouter quatre amis occupés à refaire le monde pendant des heures, un soir d’été. J’ai sans doute trouvé dans ce livre plus que ce que j’étais venu chercher : la possibilité de croire à une conciliation entre le socialisme et l’anarchisme, en dépit de l’aspect potentiellement disciplinaire et liberticide du premier, désordonné et inégalitaire du second. Car voilà : Graeber est un anarchiste qui a une acception tout à fait singulière de la liberté, ce qui le préserve de ne jamais s’enferrer dans une chapelle sectaire – Dieu sait, et Graeber aussi, qu’elles sont (re ?) devenues nombreuses ces derniers temps. Pour lui, la liberté est d’abord « cette capacité à faire des promesses », à entrer volontairement dans des relations de contrainte en se ménageant toujours la possibilité d’en sortir. Un véritable tremplin aussi bien moral que politique, qui permet notamment de faire du Rojava kurde, au nord de la Syrie, le modèle d’une prometteuse « double souveraineté », à la fois descendante et ascendante – étatique, d’un côté ; municipale et libertaire, de l’autre. « Nous n’allons pas avoir un moment insurrectionnel où l’État s’effondre », assène sans détour l’anthropologue. Mieux vaut construire des hybridations politiques plutôt que de développer des principes moraux rigides. Promettons-nous d’essayer la liberté : ce sont les mots que je retiens de cette discussion posthume.
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