Stratagème n°21. Pratiquez la logorrhée !
Comment s’en servir
Si votre adversaire vous paraît très habile, sachez transformer le dialogue en monologue. Prenez vite la parole et ne la lâchez pas. Votre interlocuteur devra alors vous interrompre pour avancer ses arguments. Belle occasion de lui reprocher son impolitesse. Autre avantage : en monopolisant la parole, vous créez un écart dans l’esprit de votre interlocuteur entre l’écoute obligée dont il doit faire preuve et ses propres arguments qu’il ne doit pas oublier au fur et à mesure que vous parlez. S’il s’accroche à ces derniers, il paraîtra peu attentif à ce que vous dites. Attaquez-le alors sur sa distraction. S’il est tout ouïe, embarquez-le dans votre argumentaire. Le flux de vos paroles aura probablement raison de ses meilleures idées en brouillant leur ordonnancement. Schopenhauer précise enfin que l’efficacité de ce stratagème (le 36e de son Art d’avoir toujours raison) repose sur le fait que, « habituellement, l’homme croit, s’il n’entend que des paroles, qu’il doit s’y trouver aussi matière à réflexion ». Rien d’étonnant donc à constater que les maîtres de rhétorique sont souvent des champions de la logorrhée. À tel point que pour assurer l’équilibre des débats démocratiques, les Grecs durent utiliser une clepsydre : contre les démagogues, il faut égaliser le temps de parole.
Pour Nicolas Tenaillon, auteur de “L’Art d’avoir toujours raison (sans peine). Quarante stratagèmes pour clouer le bec à votre interlocuteur”, un…
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Comment s’en servirÉnoncez un mot ou une expression dans un certain sens, puis donnez à votre parole une autre signification à laquelle ne s’attend pas l’adversaire. Supposons que la conversation porte sur les primaires d’une élection et que vous ne…
Comment s’en servirParlez d’une chose pendant plusieurs phrases mais sans la nommer explicitement. Vous aurez alors créé une attente qui fera son plein effet quand la chose en question sera révélée. Imaginons que votre adversaire soit pour la…
Comment s’en servirEntraînez votre adversaire dans une alternative impossible tout en l’obligeant à faire un choix. Imaginons que le débat porte sur la pédagogie. Votre adversaire estime que la composition des classes importe peu ; si l’enseignant…
Comment s’en servirPour discréditer votre adversaire, montrez-lui qu’on peut atteindre les mêmes conclusions que lui en employant une argumentation diamétralement opposée à la sienne. Vous fragiliserez ainsi sa thèse en feignant de la partager, tout…