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Capture d’écran du jeu “The Stanley Parable”. © Galactic Cafe

Virtuel

“The Stanley Parable” : le plus philosophique des jeux vidéo a dix ans

Samuel Lacroix publié le 03 novembre 2023 11 min

Sorti en 2013, The Stanley Parable est un ovni vidéoludique qui a fait date. Célébré par la critique, il a inauguré un genre à part dans l’univers du jeu vidéo. Retour sur un objet fascinant, aussi drolatique qu’effrayant, qui met en scène une liberté enserrée dans un déterminisme absolu.


 

« Ceci est l’histoire d’un homme qui s’appelle Stanley. » Tels sont les premiers mots que nous entendons en lançant le jeu vidéo The Stanley Parable (Galactic Cafe, 2013) sur notre ordinateur. Les premiers instants de l’expérience proposée par le développeur américain Davey Wreden sont ce qu’on appelle une cinématique : une voix off, accompagnée d’une petite musique d’ambiance, plante le décor. Nous allons incarner Stanley, l’employé 427 occupant le bureau 427 d’une grande entreprise indéfinie. Le narrateur nous explique que le travail de Stanley, dont on perçoit la silhouette assise, consiste simplement à appuyer machinalement sur les touches de son clavier lorsque celles-ci s’affichent sur son prompteur. Un beau jour, nous apprend-on, Stanley ne reçoit plus aucune instruction sur sa machine. Il décide donc de s’extirper de son bureau pour comprendre ce qu’il se passe. C’est à ce moment-là que nous pouvons prendre les commandes de son personnage et commencer le jeu, dans une incarnation dite « à la première personne » : nous percevons le décor à travers les yeux du personnage que l’on contrôle.

“Et il prit la porte de gauche”

La première chose qui frappe, lorsque nous sortons de notre bureau, est que le narrateur, contrairement à ce à quoi on aurait pu s’attendre une fois terminée la cinématique d’introduction, continue de parler et de commenter le déroulé des événements. « Tous ses collègues étaient partis. Que se passait-il ? Stanley décida d’aller à la salle de réunion. Peut-être avait-il raté un mémo », énonce-t-il une fois que nous avons quitté notre place attribuée et commencé à arpenter les couloirs et les tristes open spaces vides de l’entreprise. Avec son délicieux accent britannique, l’acteur Kevan Brighting, qui prête sa voix au narrateur, semble donc destiné à décrire ou commenter nos actions et à nous expliquer ce que nous devons faire pour que le jeu avance. Arrivé à un embranchement, toutefois, le vertige commence – et avec lui, la philosophie. « Quand Stanley arriva devant deux portes ouvertes, il prit la porte de gauche ». On comprend que le narrateur n’est plus seulement descriptif, mais aussi prescriptif. Nous nous trouvons face à deux portes, et la voix nous indique, au passé simple, que nous avons pris celle de gauche, comme si l’action était déjà effectuée et que nous n’avions qu’à la respecter – et à suivre le chemin tracé par le fil déjà déroulé d’une histoire écrite à l’avance. Nous avons néanmoins matériellement la possibilité de choisir d’aller à droite… Que se passera-t-il si nous (dés)obéissons ? The Stanley Parable, on le comprend vite, tourne autour de la question du libre arbitre et du choix. En fonction des décisions que nous prenons, certaines conséquences adviendront. Tout l’intérêt du jeu réside dans cette quinzaine de fins potentielles, qui changent selon qu’on a obéi ou non à l’histoire narrée par la voix, et selon le moment et le lieu où nous l’avons fait. Comme la jubilation réside dans la découverte, nous souhaiterions ne pas trop en dire. Mais, sans trop divulguer où et quand adviennent les actions dont nous allons parler, examinons la richesse philosophique de ces moments.

La liberté, pour quoi faire ? “The Stanley Parable”, un jeu à nul autre pareil
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