Phallus, pourquoi tant de “j’aime” ?
Avec ses cinquante centimètres, la sculpture de pénis récemment découverte à El Higuerón (Espagne) constituerait la plus grande représentation phallique de l’époque romaine. Mais pourquoi donc l’être humain voue-t-il, depuis des millénaires, un culte au sexe mâle ?
Lingam tantrique, selles phalliques grecques en l’honneur de Dionysos, amulettes apotropaïques romaines, fétiches africains au sexe dressé, gravures rupestres de figures ithyphalliques, etc. : le culte voué au phallus, en dépit de la diversité des formes qu’il a pu prendre, possède ceci de particulier qu’il se rencontre aux quatre coins du monde dans les sociétés les plus différentes, les moins apparentées. Du reste, il a dans une certaine mesure traversé le temps – en témoigne le festival Kanamara matsuri (かなまら祭り) qui a encore lieu, chaque année, au Japon. Alors, d’où vient ce culte quasi universel ?
Un culte ancien tout sauf obscène
L’historien Jacques-Antoine Dulaure se pose la question dès 1805 dans Des Divinités génératrices, au chapitre sur l’« origine du Phallus et de son culte ». Et de commencer par réfuter les interprétations qui ont « tout simplement attribué cette origine à la corruption et au libertinage de certains peuples ». Si ce cérémoniel peut paraitre « indécent à la plupart des modernes », il « ne l’était point dans l’Antiquité ». La vue des représentations phalliques « ne réveillait aucune idée obscène : on la vénérait, au contraire, comme l’un des objets les plus sacrés du culte. »
Quelle est donc l’origine de ce culte ? Dulaure répond à la question d’emblée : « Les Anciens, pour représenter, par un objet physique, la force régénératrice du soleil au printemps, et l’action de cette force sur tous les êtres de la nature, adoptèrent le simulacre de la masculinité. » C’est en particulier le cas des Grecs, qui nommèrent « phallus » ce simulacre, et auquel Dulaure s’intéresse le plus dans son ouvrage. « Il serait difficile d’imaginer un signe qui fût plus simple, plus énergique, et qui exprimât mieux la chose signifiée. »
Le culturel est-il moins sacré que le cultuel ? L’actualité de cette question a ressurgi avec la crise sanitaire… et la décision de…
On peut donner deux sens au mot histoire : ce que l’homme a vécu, et le récit qu’il en fait. En tant que récit, l’histoire suppose l’écriture, dont l’invention marque le passage de la préhistoire à l’histoire. Tournée vers le passé,…
De la bisexualité de l’Antiquité au puritanisme du XIXe siècle, les transformations de la sexualité redéfinissent à chaque fois la place du masculin et du féminin.
La très réputée université de Princeton, aux États-Unis, a décidé de supprimer le caractère obligatoire de l’étude du latin ou du grec pour suivre…
Si les livres de philosophie sur les pensées issues du monde entier ne manquent pas (Grèce antique, monde arabe, Chine, Inde...), une approche…
Axelle Jah Njiké, créatrice du podcast Me, My Sexe and I, prône l’émancipation par l’intime. Journal intime d’une féministe (noire) (Au diable…
Près d’une moitié des sondés estime que la sexualité occupe une place trop importante dans la société. Omniprésente dans les médias et la…
Selon Lacan, l’interprétation est l’émergence d’une perte, mais tenter de décrypter son analyse aurait tendance à nous faire perdre… la tête. Pas de panique, on vous aide à décrypter ses propos.