Petite histoire de la sexualité

publié le 4 min

De la bisexualité de l’Antiquité au puritanisme du XIXe siècle, les transformations de la sexualité redéfinissent à chaque fois la place du masculin et du féminin.

Antiquité/ La bisexualité

Dans l’Antiquité, en matière de « choses sexuelles » (ta aphrodisia), rien ne semble définir et distinguer le légitime de l’illégitime. Les aphrodisia sont les actes qui procurent une certaine forme de plaisir. Peu importe donc qu’un homme fasse l’amour avec une femme ou avec un garçon. Seule compte la capacité d’un individu à faire preuve de « mesure », l’intempérance ou les excès étant, pour Platon comme pour Aristote, « quelque chose de blâmable ». C’est pourquoi il n’existe pas de termes pour indiquer ce qu’il peut y avoir de spécifique dans la sexualité masculine ou féminine, même si l’on fait très attention à la place qu’on occupe lors d’une relation sexuelle : à chaque fois, il y a un sujet et un objet, un agent et un patient. Deux tendances se dessinent alors : la première, incarnée par Aristote, affirme la double nature de l’homme et de la femme, et identifie la « femelle » à l’élément passif et le « mâle » à l’élément actif ; la seconde, défendue par Platon, soutient l’unicité de la nature, et donc la possibilité pour l’homme comme pour la femme d’être passif ou actif. Cette distinction s’efface dans une commune affirmation de la hiérarchie entre les sexes. Même si on désire quelqu’un pour sa beauté, quel que soit son sexe, il semble une évidence de reléguer la femme au rôle d’objet et de patient.

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