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Untitled (Men in the Cities), 1976 – 1982 © Robert Longo Courtesy in camera galerie

Paris fête la photo: pourquoi fascine-t-elle encore?

publié le 13 novembre 2014 3 min

Moment phare du Mois de la photo, le salon Paris photo débute aujourd’hui sa 18ième édition, sous la nef du Grand Palais, jusqu’au 16 novembre 2014. Pourquoi un tel succès?

Artistes, galeristes et collectionneurs se retrouvent chaque année plus nombreux au salon Paris Photo. Pour preuve, 35 pays, contre 25 en 2013, sont représentés cette année parmi les 143 galeries (135 en 2013). 58 000 visiteurs sont attendus.


Spéculation

Comment comprendre cet engouement croissant pour la photographie ? L'analyse des dynamiques du marché de l’art, sinon les stratégies d’investissement et la spéculation, donneraient sans doute des clés d’explication. La présence au salon Paris Photo, pour la première fois cette année, des grandes galeries d’art contemporain parisiennes est un signe. « Nous sommes dans un moment de maturité du marché », confirme ainsi Julien Frydman , directeur de Paris Photo interrogé par l’AFP, « la photo n’est plus considérée comme un petit monde fermé sur lui même ».

Outre cette dimension spéculative, une meilleure compréhension de l’image par le public et la reconnaissance de la photo comme un art majeur ? Peut-être. Les rétrospectives plus nombreuses, consacrées à des photographes réputés, en dehors des institutions dédiées telles que la MEP ou le Jeu de Paume – pensons notamment à l'exposition Mapplethorpe présentée au Grand palais la saison passée – n'y seraient pas pour rien.


Memento Mori

Mais plus fondamentalement, pourquoi la photo continue-t-elle d’attirer et de séduire, dans sa simplicité, alors que la société a sous ses yeux une multitude d'arts visuels virtuoses, plus spectaculaires.

Une hypothèse. Pour Roland Barthes, l’explication est à trouver dans l’essence de la photo. Il s’en explique dans La Chambre claire, Note sur la photographie : «Contemporaine du recul des rites, la Photographie correspondrait peut-être à l'intrusion, dans notre société moderne, d'une Mort asymbolique, hors religion, hors rituel, sorte de plongée brusque dans la Mort littérale.»

Mais encore ? Reprenons. Barthes identifie dans la photo la coexistence d'un studium, soit l’intérêt culturel général suscité par le sujet du cliché, et d'un ponctum, soit le détail précis qui retient une attention particulière. Mais plus encore, il perçoit une forme de vérité et de mise en garde métaphysique, «hors religion, hors rituel», qui serait le fondement de la photographie.

De quoi s'agit-il? En tant qu’elle représente nécessairement un référent réel, la photo atteste de fait l’existence d’une chose ou d’un être, elle renvoie à son identité profonde. Mais sa présence est déjà toujours à jamais passée. Toute photo est donc aussi pour Roland Barthes un memento mori, un « souviens-toi que tu vas mourir ». Voici l’essence de la photo et le ressort de la fascination qu’elle suscite: « elle est l’authentification même ».


Vérité

Le photographe Antoine d’Agata l’a bien compris, lui qui considère la photographie comme

« un art de la présence, de position, plutôt qu’une pratique élaborée du regard ou une façon de regarder le monde. Elle est le seul art qui permet, autorise et requiert de celui qui produit des images, de vivre avec l’œuvre, lorsqu’elle est générée, de s’impliquer dans l’événement qu’il enregistre, d’assumer sa condition et son interaction avec l’autre. [...] Je cherche depuis longtemps une promiscuité, une connaissance physique de réalités à la fois abstraites et très concrètes comme la mort ou le sexe. [...] La photographie répond d’abord à une ambition personnelle: comment vivre un destin d’homme de la façon la plus digne, courageuse et respectable possible? J’entretiens une forme d’humanisme dégénéré, mutant, qui prend en compte le monde contemporain et qui essaie d’y trouver ce qui reste de “vraie vie”.»

« Vraie vie »? Pour Antoine d'Agata, la vraie vie se trouve les tréfonds de l'homme, là où se découvre une vérité existentielle toute nue, sa finitude. Plus la tentation du spectaculaire progresserait, plus, en retour, la recherche d'une « vérité » dans l'existence – dont la photographie serait le moyen privilégié – serait intense? Il vous reste jusqu'à la fin du mois de la photo, à Paris, pour éprouver cette hypothèse à l'épreuve des clichés.

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