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Nicolas de Staël. Parc des Princes. 1952. Huile sur toile, 200 x 350 cm. Collection particulière© ADAGP, Paris, 2023 / Photo Christie’s

Exposition

“Nicolas de Staël” : L’abstrait et l’absurde

Cédric Enjalbert publié le 24 octobre 2023 2 min

Le musée d’Art moderne de la Ville de Paris consacre une grande exposition à cette étoile filante de la peinture, qui s'est attaché sa courte vie durant à troubler les genres de l’art pour tenter de résoudre dans les pas de son contemporain Albert Camus le prolème du sens de l’existence.

 

Dans une lettre écrite peu avant sa mort prématurée, Nicolas de Staël confiait avoir besoin « de fonctionner toujours différemment d’une chose à l’autre, sans esthétique a priori… » Le musée d’Art moderne de la Ville de Paris met à l’honneur ce peintre difficile à classer et son œuvre abondante ramassée sur une douzaine d’années, jusqu’à son suicide à 41 ans. Adoptant un parcours chronologique, l’exposition égrène ainsi les années et les styles. Bénéficiant de nombreux prêts de collectionneurs privés, cette rétrospective souligne le caractère éclectique de sa création, des premières toiles abstraites, dans des tons froids, gris, bleus, blancs évoquant sa jeunesse en Russie et en Pologne, aux explosions de couleurs de ses dernières années dans le sud de la France, en passant par les tableaux les plus connus, comme Parc de Princes (photo). Disciple de Georges Braque, Nicolas de Staël affirme en 1950 vouloir agencer « les images de la vie en masses colorées », troublant les genres entre figuration et abstraction sans s’affilier à aucune chapelle. « Mon idéal est déterminé par mon individualité et l’individu que je suis est fait de toutes les impressions reçues du monde extérieur depuis et avant ma naissance », expose-t-il en 1951, dans un élan empiriste. Le peintre quitte d’ailleurs Paris pour le Luberon, où il renouvelle sa palette avec des jaunes, des orange, des rouges vifs. Il semble y exprimer ce qu’Albert Camus nomme la « pensée de midi », une conscience tragique mais solaire. Le rapprochement n’est pas fortuit, car des liens souterrains unissent le peintre et le philosophe. Ils partagent d’abord une correspondance avec un ami commun – René Char – et l’attrait pour l’éblouissante lumière du Sud, pour la Provence, le Maroc ou l’Algérie, et pour l’Italie. De Staël aussi meurt précocement. Il résout à sa façon le seul « problème philosophique vraiment sérieux » qu’identifiait Camus, celui du sens de l’existence : il se jette le 16 mars 1955 du toit-terrasse de son atelier d’Antibes. Le 18 mars, Albert Camus écrit à René Char : « Le suicide de Staël m’a empli en même temps de pitié et de colère. Je lui en veux quand je pense […] à vous, et aux autres. Il y a dans tout acte de ce genre une sorte de viol effectué sur les êtres qui y sont intéressés, un rapt de leur liberté, de leur droit à ne pas savoir, à être innocent. Et ce viol, je ne peux m’empêcher qu’il m’indigne. En même temps, je pense à lui, et à une certaine misère que je connais bien. Mais il en a fini […]. » Gagné par l’absurde.

Retrouvez l’entretien avec Yves Michaud à propos de l’exposition
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