Les robots peuvent-ils vraiment être considérés comme nos esclaves ?

Nathalie Nevejans. “Comme les esclaves de l’Antiquité romaine, les robots ne sont que des choses”

Nathalie Nevejans, propos recueillis par Martin Legros publié le 2 min

« Le parallélisme entre les robots et les esclaves est très intéressant du point de vue juridique. En droit romain, la conception de l’esclave a évolué. Au départ, il n’était qu’un outil, un simple instrument qui n’avait aucun droit. Il était la chose de son propriétaire, lequel avait droit de vie et de mort sur lui. Dans une société où le travail était considéré comme indigne d’un citoyen romain, l’esclave se voyait confier toutes les tâches pénibles. Puis, peu à peu, les maîtres ont fini par autoriser leur esclave à réaliser pour eux des actes juridiques. Même si l’esclave était alors doté d’une personnalité lui permettant d’exercer les droits de son propriétaire, cela ne faisait pas de lui un sujet de droit. Il a fallu attendre l’avènement du christianisme pour que la figure de l’esclave évolue. La place des robots dans notre société pourrait ranimer le concept d’esclave. Comme les esclaves de l’Antiquité romaine, les robots ne sont que des choses.

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