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Michel Le Bris en 2015. © Vincent Muller/Opale/Leemage

Hommage

Michel Le Bris, écrivain voyageur, est décédé

Octave Larmagnac-Matheron publié le 01 février 2021 4 min

Écrivain, voyageur, philosophe : Michel Le Bris est décédé ce weekend. Né le 1er février à Plougasnou, cet amoureux de la Bretagne fait ses armes intellectuelles à HEC. Au début des années 1970, alors qu’il vient de publier un essai consacré à l’anthropologue Claude Lévi-Strauss, il participe activement au journal J’Accuse, où il échange avec certains grands noms de la philosophie de l’époque : Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Christian Jambet, André Glucksmann. Le Bris crée d’ailleurs, avec Sartre, la collection « La France sauvage » aux éditions Gallimard. Ses rapports avec le philosophe sont pourtant compliqués : Le Bris se montre de plus en plus méfiant à l’égard du communisme soviétique. Il participe, activement, au cercle de réflexion sur le totalitarisme et le dépassement du marxisme, qui réunit notamment Maurice Clavel et Guy Lardreau. Son essai L’Homme aux semelles de vent, publié en 1977, est interprété comme un ralliement au courant des « Nouveaux philosophes ». Il s’agit pourtant, plutôt, de réhabiliter la fiction face aux idéologies.

Le Bris trace une voie singulière. Il cultive un certain goût pour la solitude, l’inconnu, l’ailleurs. En témoignent les quelques essais publiés au début de son parcours (Le Paradis perdu, 1981), mais surtout ses nombreux romans de voyage, souvent historiques (Les Flibustiers de la Sonore, 1998). Son œuvre se nourrit de Jack London, N. C. Wyeth, et surtout de Robert Louis Stevenson, dont il traduit plusieurs ouvrages et auquel il consacre une biographie monumentale en 1994. En 1990, il crée le festival itinérant « Étonnants voyageurs », qui rassemble ses passions : l’écriture, l’exploration, le rapport à l’autre. Certains de ses ouvrages les plus récents permettent de donner une vue d’ensemble de sa réflexion : La Beauté du monde (2008), un roman, et deux récits autobiographiques, Nous ne sommes pas d’ici (2009) et Rêveur de confins (2011). Un titre d’actualité, en ces temps de confinement.

Naissance

« Quoi que je fasse, je l’entends – comme une note dans les lointains qui longuement résonne et mon coeur déjà se serre de nostalgie, tandis que son grondement enfle à toute vitesse, envahit l’espace, et je suis de nouveau l’enfant effaré sur cette côte bretonne qui écoutait, dans les nuits de pleins vents, les forces de la création danser la sarabande : je suis né de ce dialogue et de ce combat entre terre et mer. Et Bretagnes, je le crains, ne seront jamais que les noms multiples de ce mystère en moi »

Bretagne du monde entier (National Geographic, 2002)

 

Écriture

« Après tant d’années, l’acte d’écrire me reste toujours un mystère. Et s’il cessait d’être, sans doute n’écrirais-je plus. C’est ce mystère que je traque, pourtant, de livre en livre, non pour l’élucider mais pour l’éprouver »

Pour l’amour des livres (Grasset, 2018)

 

Silence

« Le silence, ce n’est pas l’absence de bruit, le blanc d’un “rien”, non, le silence est peuplé de mille sons, il vit, et nous éveille, le silence, simplement, est la disparition du brouhaha, du bruit de fond, de ce qui rend chacun les êtres et les choses informes, indifférenciées »

Un Hiver en Bretagne (Points, 1997)

 

Voyage

« Il y [a] un mystère en tout voyage. On rêve, on échafaude des projets, on étudie des cartes, et puis l’on part, en croyant savoir où l’on va. N’est-ce pas cela, un voyage : se rendre quelque part ? Mais les “vrais” voyages, ceux qui comptent vraiment, auxquels on revient sans cesse, précisément parce qu’on n’en est pas encore revenu, de les avoir vécus, sont ceux, nous le savons bien tous, où il s’est passé “quelque chose”. Quoi ? C’est toute l’affaire. Quelque chose qui vous a conduit où vous ne pensiez pas aller, et vous a transformé, dont il vous semble, à votre retour, qu’il fallait qu’il en aille ainsi, et qu’une urgence plus haute vous requérait, là où vous n’aviez vu d’abord que le hasard. Cet imprévu qui vous a dévié de votre chemin, ce n’était donc pas une succession disparate de sensations, un chaos confus d’événements : voyage il y avait parce qu’ils s’organisaient dans une courbe rétrospectivement nécessaire, dessinaient une forme. […] Voyage-t-on, en vérité, pour voyager, ou pour avoir voyagé – et que des mondes naissent, au retour, dans les mots prononcés, les images montrées ? »

La Beauté du monde (Grasset, 2008)

 

Art

« On est en présence d’une œuvre d’art quand c’est non pas ce que l’on voit qui compte, mais bien l’énergie que cela déclenche en nous »

Pour une littérature-monde (œuvre collective sous la direction de Michel Le Bris et Jean Rouaud, Gallimard, 2007)

 

Marges 

« Si nous pouvons tirer une leçon de l’histoire, c’est bien celle-là : que l’intelligence du monde, le souci de la dire, d’en restituer les langages neufs, viennent le plus souvent des marges »

Pour l’amour des livres (Grasset, 2018)

 

Humain

« Changer le monde ne consistait pas à faire n’importe quoi, ou le contraire de ses parents. C’était tenter d’élargir la vision de l’être humain »

La Beauté du monde (Grasset, 2008)

 

Rêve

« Nous habitons nos rêves... Et ce sont eux, en retour, qui nous font habiter le monde »

Kong (Grasset, 2017)

 

Circulation

« Nous pensons – ou l’on s’obstine à nous faire penser – dans les catégories du stable, État-nation, territoires, frontières, opposition intérieur-extérieur, familles, communautés, identités, concept. […] Que serait une histoire à l’inverse de celle enseignée, qui se penserait d’abord à partir de ces circulations de marchandises, de personnes, d’argent, d’idées, de croyance, de rêves, au fil des routes ? Penser en termes de flux et non plus de structures, oser sortir des catégories du stable pour se risquer à une pensée du mouvant »

Nous ne sommes pas d’ici (Grasset, 2009)

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