Matière à penser/Novembre 2013
La personnalité / Alfonso Cuarón, cinéaste en immersion
Son prochain film, Gravity (sortie en salles le 23 octobre) qui met en scène Sandra Bullock et George Clooney en astronautes perdus dans l’espace, est annoncé comme un événement. Né au Mexique d’un père physicien en 1961 et passé par la télévision avant de percer à Hollywood, Cuarón a étudié la philosophie à l’Université nationale autonome du Mexique, à Mexico, et semble en avoir retenu plusieurs choses. Une inquiétude pour la réalité et la vérité, d’abord. « J’ai un gros problème avec la réalité. Car aujourd’hui rien n’est plus réel qu’une télé-réalité. Ce n’est pas parce que vous avez quelque chose qui semble réel que c’est véridique. » Ensuite, son intérêt pour la « révolution copernicienne » (sic), seule à même de traiter les grandes questions contemporaines. « La Terre n’est pas le centre de l’Univers. Elle tourne autour du Soleil. C’est à partir de là qu’il faut tout reconsidérer. » Enfin et surtout, son style cinématographique, marqué par des prises de vues longues et ininterrompues, destinées à réaliser un cinéma d’immersion. Ainsi, dans Gravity, tout est fait pour plonger le spectateur en apesanteur et lui faire vivre l’expérience pure de l’espace. Si les effets spéciaux et la 3D sont convoqués, en revanche, il n’y a pas d’ennemis à abattre, pas de bombes qui explosent. Seuls deux individus, privés de leur attache à un sol, flottent dans l’espace infini face à un Autre, secrètement embarqué dans cette expérience. « Il y a un troisième astronaute, affirme Cuarón, et cet astronaute, c’est le spectateur. Le spectateur flotte dans l’espace suivant ces personnages qui sont liés par la dissolution de la physique dans l’apesanteur, flottant, roulant et tournant. L’idée est d’immerger le spectateur de sorte que son expérience émotionnelle soit projetée sur l’écran de façon primitive. » Révolution copernicienne, perte du sol, relation empathique avec l’expérience spatiale de l’autre… C’est à se demander si ce réalisateur-philosophe n’est pas inspiré par la phénoménologie.
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