Les limites de la compassion
Nicolas Sarkozy a fait du zèle compassionnel une méthode de gouvernement. Au risque de noyer la politique dans le partage des émotions…
L ’empressement du président de la République à se porter au secours des victimes est une constante qui, à ce jour, ne s’est pas encore démentie. L’énumération de ses gestes compassionnels dûment médiatisés serait fastidieuse et la liste n’est certainement pas close. Cette culture de l’empathie n’est pas qu’une affaire de sensibilité personnelle : elle témoigne d’une volonté délibérée liée à une certaine conception du pouvoir et de son exercice. « Je serai le Président des victimes et non celui des délinquants », avait-il proclamé au moment de sa campagne présidentielle. On ne peut que relever la cohérence et la continuité de son attitude. Cette hyperréactivité se manifeste aussi bien à l’intérieur de l’Hexagone que hors de ses frontières. Après le sauvetage spectaculaire des infirmières bulgares, le Président est intervenu dans l’affaire de L’arche de Zoé pour ramener les journalistes et les hôtesses de l’air incriminés au Soudan. Enfin, il s’est investi personnellement en faveur de la libération d’Ingrid Betancourt en squattant littéralement le devant de la scène par la diffusion de deux messages. Le premier adressé directement sur RFI à l’otage : « Ingrid, nous ne vous laisserons jamais tomber » ; le second transmis par vidéo aux Farc (Forces armées révolution-naires de Colombie) : « Il faut sauver une femme en danger de mort… Je forme un rêve, celui de voir Ingrid au milieu des siens pour Noël. »
L’ancien président promet de « dire la vérité » aux Français tout en reconnaissant que ces derniers ne croient plus aux arguments des politiques…
Accompagner, comprendre, aider, prendre soin… Nos quatre témoins – conseillère funéraire, ethnographe sur des terrains difficiles, psychiatre…
Pour le philosophe Marcel Gauchet, le populisme de Nicolas Sarkozy est occasionnel et purement rhétorique. Il répond aux angoisses de ceux qui subissent la mondialisation.
Analyse des termes du sujet « Politique » Organisation de la vie en société, art et manière de gouverner. « Est-elle » Équivalence entre politique et passions. On pourra l’interroger en convoquant un contraire :…
Chine, États-Unis, Russie : nombreux sont les pays engagés dans la course aux « soldats augmentés ». Faut-il leur emboîter le pas – …
Le président de la République Nicolas Sarkozy a placé son action sous le signe d’une « politique de civilisation ». Empruntée au philosophe Edgar Morin, cette formule a suscité la perplexité. Est-elle profonde ou fumeuse ? Retour sur…
En partenariat avec les Éditions Allary, Philosophie magazine propose chaque jour un extrait du Plaidoyer pour les animaux de Matthieu Ricard.
Le drame de ceux qui traversent la Méditerranée au péril de leur vie nous met face à l’inacceptable. Abdennour Bidar veut rendre cette indignation féconde et défend l’idée d’une compassion active.