Le hêtre vu par André Comte-Sponville

André Comte-Sponville publié le 19 décembre 2022 1 min

Je ne connais pas de plus bel arbre, ni qui me réjouisse autant. Le hêtre immense, à l’écorce lisse et douce comme une peau humaine, à l’ascension sans détour, à la ramure fière et généreuse : c’est lui, l’arbre vraiment royal ! Le chêne à côté, quoique parfois de même taille, semble plus humain, plus émouvant, plus héroïque peut-être : c’est qu’il est noueux, rugueux, tortueux, enfin presque torturé. Rien de tel chez le hêtre : lui semble au-dessus de ces tourments. Il n’en est que plus élégant, plus noble, plus majestueux. Il pousse droit et haut, comme une évidence, dresse largement ses branches, comme pour embrasser le ciel, pendant que ses feuilles, qu’il a plutôt petites et fines, laissent passer la lumière : son ombre est légère, mobile et douce.

Expresso : les parcours interactifs
Comme d'habitude...
On considère parfois que le temps est un principe corrosif qui abîme les relations amoureuses. Mais selon le philosophe américain Stanley Cavell l'épreuve du quotidien peut être au coeur d'un principe éthique : le perfectionnisme moral, qui permet à chacun de s'améliorer au sein de sa relation amoureuse.
Sur le même sujet
Bac philo
3 min
Nicolas Tenaillon

Opposée à la culture, la nature (mot issu du latin nascor : naître) est une notion fortement équivoque qui décrit à la fois un processus et un résultat, l’essence des choses et le monde qui les entoure (appelé alors : Nature,…



Article
12 min
Sven Ortoli

Absolument relatif d’un point de vue métaphysique et relativement absolu d’un point de vue anthropologique, tel est le mal selon André Comte-Sponville. Du mal, il dit encore qu’il n’est pas dans la nature mais dans l’homme, et qu’il a…


Article
4 min
Octave Larmagnac-Matheron

Si nous partageons quelque chose avec la vie végétale, la plante pourrait-elle nous inspirer de nouvelles formes de coopération et d’organisation ? Analyse dans le sillage de Gilles Deleuze et de Félix Guattari.  


Article
4 min
Octave Larmagnac-Matheron

« Les plantes sont plus féroces encore que les hommes, et je ne puis passer dans les bois sans horreur », écrit Schopenhauer. À l’opposé des rêveries poétiques qui font de la forêt un refuge, le philosophe allemand s’effraie…


Article
4 min
Octave Larmagnac-Matheron

Longtemps négligés, les champignons passionnent désormais les chercheurs. Plus discrets que les arbres, car leur vie se déroule essentiellement sous terre, ces champions de la collaboration n’en sont pas moins indispensables à l…



Article
2 min
Nicolas Tenaillon

Il n’y a pas que les enfants et les pompiers sauveurs de chats qui montent aux arbres. Le succès des parcs d’« accrobranche » révèle…

Pourquoi grimpons-nous aux arbres ?