La Peste, vue par Montaigne et André Comte-Sponville
Nous remercions André Comte-Sponville et les éditions Plon, chez qui paraît le Dictionnaire amoureux de Montaigne le jeudi 3 septembre, de nous autoriser à reproduire ce texte. Aujourd’hui, nous publions l'entrée “Peste” de l’ouvrage.
« Montaigne côtoya plusieurs épidémies de peste, que ce fût durant ses voyages ou, en 1585, dans le Bordelais. J’oserai dire qu’il n’en faisait pas “toute une maladie”, au sens familier de l’expression : il ne dramatisait pas la chose, qui n’en a nul besoin (le taux de létalité, chez les personnes contaminées, avoisinait les 100 %), ni ne se laissait exagérément affecter par la peur légitime qu’elle suscitait. Il est peu doué pour l’imagination, et conséquemment pour la peur, tant que le danger ne fait que menacer. “L’appréhension ne me presse guère, laquelle on craint particulièrement en ce mal” (III, chap. XII, p. 1048). Quant au réel, il ne s’en effraie que modérément. Il voit bien le désastre collectif, ce que nous appellerions aujourd’hui une crise sanitaire majeure, mais prend volontiers exemple sur la “résolution” (la fermeté, le courage, la constance) et la “simplicité de tout ce peuple” :
“Quant au monde des environs, la centième partie des âmes ne se put sauver. […] Chacun renonçait au soin de la vie. Les raisins demeurèrent suspendus aux vignes, le bien principal du pays, tous indifféremment se préparant et attendant la mort à ce soir, ou au lendemain, d’un visage et d’une voix si peu effrayée qu’il semblait qu’ils eussent compromis [s’en fussent remis ou résignés] à cette nécessité et que ce fût une condamnation universelle et inévitable” (pp. 1048-1049).
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