Le (bel) esprit de contradiction
Alors que nous sommes inondés de recommandations sur ce qu’il faut faire et penser de l’épidémie – “restez chez vous”, “allez voter”, “faites confiance”, “soyez inquiets” –, il peut être utile d’interroger le sens de certains énoncés. C’est ce que propose, dans un dialogue grinçant entre deux (sacrés) Français inspiré par l’ironie socratique, le philosophe Ollivier Pourriol, auteur de “Facile ! L’art français de réussir sans forcer”.
« Vous allez faire quoi pendant ce confinement ?
— Comme tout le monde : faire croire que je travaille, m’abrutir devant des séries, écrire ce livre que je n’ai jamais eu le temps de commencer et baiser le plus possible. Pour une fois, je vais faire tout ce que je n’ai pas le temps de faire d’habitude.
— Ne commettez surtout pas cette erreur ! Tout le monde va faire comme vous : dans trois mois, les maisons d’édition vont crouler sous les manuscrits d’autofiction complaisante sur la vie au temps de l’épidémie, et dans neuf mois, les maternités seront surpeuplées, on laissera les femmes accoucher seules chez elles, faute de lits et de personnels soignants. Et les enfants nés dans neuf mois arriveront tous ensemble dans vingt ans sur le marché du travail, ils seront trop nombreux, c’est une crise qui ne fait que commencer… Pour une fois, ne faites surtout pas comme tout le monde !
— Vous avez raison. Et vous, vous allez faire quoi ?
— Je vais finir mon livre.
— Mais vous venez de dire…
— Je sais, mais moi ce n’est pas pareil. J’ai des choses à dire.
— Sur la grandeur de la France ?
— Oui. Nous sommes un grand peuple.
— Nous “étions”, voulez-vous dire…
— Vous avez raison. Mais cette épidémie nous offrait une occasion unique. Pour une fois que les Français pouvaient gagner une guerre…
— Comment ça ?
“Le président Macron l’a dit, nous sommes en guerre. Et pour la gagner, il suffit de rester chez soi. Donc pour une fois, on avait une chance”
En période de confinement, peut-on faire classe à la maison comme si on était à l’école – et maintenir la fameuse “continuité pédagogique”…
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