Laisser mourir n’est pas donner la mort ?
Le Comité consultatif national d’éthique a rendu son avis sur la légalisation de l’euthanasie le 1er juillet dernier. Certaines voix dissonantes dénoncent « un manque de cohérence éthique ».
A priori, nous considérons tous qu’il y a une différence morale entre accélérer la mort d’un malade en fin de vie en suspendant les traitements qui le maintiennent en vie et administrer un produit létal à une personne qui en fait la demande mais qui ne mourrait pas sans cette intervention. Dans un cas, il s’agit de refuser l’acharnement thérapeutique, dans l’autre, de mettre fin à la vie. Si les conséquences sont les mêmes, l’intention qui motive et qualifie l’acte est fondamentalement différente. Ce partage fonde d’ailleurs la législation française qui autorise, depuis la loi Leonetti (2005), le « laisser mourir » mais interdit de « donner la mort ».
Aujourd’hui, dans certains services de néonatalogie, face à des nouveau-nés atteints de lésions cérébrales irréversibles, suspendre les soins plutôt que délivrer la mort signifie, lorsqu’ils continuent de respirer de façon autonome, de les priver d’eau et de nourriture pendant plusieurs semaines. Autrement dit : les faire mourir de faim ! Et soumettre leurs parents à une épreuve horrible doublée d’un sentiment de culpabilité durable. Pour nombre de patients en phase terminale, la loi autorise au titre de l’interruption du traitement l’administration de sédatifs puissants susceptibles d’accélérer la survenue de la mort. N’est-on pourtant pas là face à « un acte dont l’unique objet et l’unique effet sont d’apporter une mort qu’on ne peut ni ne veut attendre plus longtemps et qui sans cet acte n’aurait pas eu lieu » ?
Pas si vite nous dit Spinoza, dans cet éloge à la fois vibrant, joyeux et raisonné de l'amour en général.
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