La vague autoritaire
L’élection de Silvio Berlusconi à la tête du gouvernement italien et celle d’un néofasciste à la mairie de Rome sont le signe inquiétant d’un autoritarisme qui efface le modèle, pourtant gravé dans la Constitution italienne, de la résistance au fascisme.
La majorité des Italiens a voté démocratiquement pour celui qui méprise la démocratie. Pour celui qui présente un mafieux comme un héros, qui propose de rayer la référence à la résistance dans la Constitution, qui veut soumettre les magistrats à un contrôle psychiatrique (pourquoi pas les hommes politiques ?). Pour celui qui voit dans la Russie de Poutine un modèle de capitalisme et de liberté. Tout cela, et bien d’autres choses pires encore, c’est Berlusconi.
À gauche, la justification la plus avancée, facile et consolatrice, tient à un simple constat : « C’est la faute de l’Italie. C’est une question d’histoire et d’anthropologie. » Voilà un moyen sophistiqué de s’absoudre. On oublie que cette même Italie, deux mois avant les élections de 2006, préférait encore, à près de 20 points dans les sondages, la coalition du centre gauche à celle du centre droit. L’explication anthropologique n’est donc qu’un alibi.
La vérité est que, depuis l’opération « mains propres » lancée en 1992 contre la corruption, les élections en Italie se remportent par une conquête de type antipolitique. Nous assistons à un curieux mélange, hybridation ou alternance, de passions civiles exigeant une démocratie plus cohérente et de tendances autoritaires ou racistes. Or la gauche ne parvient pas à contrer cette vogue de l’antipolitique en lui offrant une réponse en termes symboliques et sociaux. C’est pourquoi la « solution » la plus facile l’emporte, celle des sirènes autoritaires et du raidissement identitaire. C’est le triomphe du chauvinisme et de la servitude volontaire, tandis que ce qui est étranger est stigmatisé comme bouc émissaire.
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