La termitière, une architecture pour demain ?
Imiter la structure des grandes termitières africaines, leur système de refroidissement et de ventilation, les propriétés de leurs matériaux de construction pour repenser l’architecture ? C’est le projet d’une équipe du California Institute of Technology. L’occasion de revenir sur la fascination des penseurs pour ces constructions uniques.
Comprendre comment nous pourrions nous inspirer des termitières (plus précisément, des grandes termitières africaines) dans nos manières humaines de bâtir suppose, dans un premier temps, de dire quelques mots de la structure mêmes de ces édifices animaux.
L’ingéniosité de la termitière
Depuis plusieurs décennies, ces structures complexes fascinent scientifiques aussi bien que philosophes. Les termites « construisent les édifices les plus complexes du règne animal, malgré la relative simplicité de leur organisation nerveuse », notait le grand penseur de la technique Gilbert Simondon dans son livre L’Individuation à la lumière des notions de forme et d’information (1964). La structure de la termitière est d’une étonnante ingéniosité. Elle permet la régulation de différents paramètres environnementaux indispensables à la survie de la colonie (et des champignons qu’elle cultive pour s’en nourrir) : maintien d’une température et d’une hygrométrie optimales, régulation de la concentration en dioxyde de carbone et en oxygène.
Cette ventilation passive des nids – effectuée par l’agrandissement ou le rétrécissement des conduits d’aération – a, en particulier, suscité l’intérêt des scientifiques. Dans l’article « Air-conditioned Termite Nests » paru en 1961 dans la revue Scientific American, le physicien suisse Martin Lüscher s’est efforcé de modéliser les dynamiques de convection thermique au sein des habitacles clos (sans ouverture sur l’extérieur) des Macrotermes natalensis, une espèce africaine de termites : l’air chaud émis par le métabolisme de la colonie refroidit lors de sa remontée par la cheminée centrale ; il redescend finalement et rafraîchit la base de la colonie. D’autres auteurs se sont davantage intéressés, dans les termitières non-closes car percées de puits d’aération, aux flux induits par la différence de puissance des courants d’air au niveau des ouvertures de la base et du sommet de la structure. Difficile de ne pas être sensible à cette ingéniosité technique !
“Les termitières fonctionnent comme de colossales machines cœur-poumon”
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