La politesse de la forme d’Uji à Ōtsu
Son goût herbeux serait l’incarnation par excellence de la cinquième saveur, chère aux Japonais. Le matcha, ce thé moussu au vert éclatant, a le goût inimitable de l’umami, un charme discret aux côtés du sucré, du salé, de l’acide et de l’amer. S’il a séduit les cuisiniers hors du Japon, c’est au cœur de l’archipel, tout près de Kyōto, qu’il est cultivé depuis le XIIe siècle. À Uji, précisément. D’abord en plein air, les plantations sont ensuite abritées de la lumière, selon une méthode originale, pour en réduire l’amertume. Les feuilles, sont passées à la vapeur et séchées, avant d’être broyées en poudre, sans les tiges ni les nervures. Le moine zen Murata Shukō codifie la con-sommation du breuvage au XVe siècle. Considérée comme un art, la cérémonie du thé – cha no yu – réclame temps et attention. Elle est une affaire de gestes, apparemment simples mais extraordinairement sophistiqués. Si, à Uji, des maisons de thé proposent de s’y initier, elle se pratique également dans les temples. Voyez le Kōshō-ji, le monastère zen d’Uji. Le chemin qui y mène, le Kotozaka, réputé pour sa beauté, se pare, surtout à l’automne et au printemps, de couleurs remarquables. Ici, les moines pratique le zazen – littéralement, le zen assis. Ils font l'expérience d’une transformation physiologique plutôt que d’une méditation intellectuelle, à l’inverse du dualisme occidental qui sépare le corps et l’esprit. Le cha no yu participe de cette discipline qui trace une voie spirituelle.
En partenariat avec les Presses universitaires de France, Philosophie magazine propose chaque jour une entrée du «Dictionnaire philosophique» d'André Comte-Sponville. Aujourd'hui: « Politesse ».
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À ne voir dans les règles de civilité que le masque de l’hypocrisie sociale, nous autres, Modernes, avons oublié leurs vertus libératrices, soutient le philosophe Philippe Raynaud. Explications.
Qui l’eût cru ? Voilà le Parisien bon teint lui aussi rappelé à l’ordre pour ses incivilités. Avec sa campagne pastillée dans ses bus, la RATP n’ambitionne rien de moins que lui réapprendre les règles élémentaires de la politesse.
Sous ses apparences de civilité, cette injonction s’apparente davantage à un ordre, à la limite entre la mise en quarantaine et l’insulte. Un peu comme si le temps suspendait son vol du fait d’une grève des aiguilleurs du ciel.
On n’en finit plus de dénoncer les incivilités, signes dont la fréquence témoignerait d’une « décivilisation ». Mais la politesse est-elle un gage de…
Une forme inédite de bêtise, volontiers violente et régressive, envahit les médias. Nous avons rencontré ces nouveaux « imbéciles » qui veulent incarner une opposition radicale à la société, voire pour certains une forme de sagesse. …