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Nicolas Sarkozy (au centre) à son arrivée au tribunal judiciaire de Paris, le 1er mars 2021. © Michel Euler/AP/SIPA

Un classique éclaire le présent

La corruption, de Montesquieu à Sarkozy

Nicolas Gastineau publié le 01 mars 2021 2 min

Coup de tonnerre. Nicolas Sarkozy a été condamné à trois ans de prison, dont un ferme, ce lundi 1er mars, après que le tribunal correctionnel a jugé l’ancien président de la République coupable de corruption et trafic d’influence.

« L’affaire des écoutes » se déroule en 2014. Alors mis en cause dans l’affaire Woerth-Bettencourt, Nicolas Sarkozy aurait tenté de faire usage de son influence auprès de Gilbert Azibert, haut magistrat, pour obtenir des informations confidentielles le concernant et enrayer la bonne marche de la procédure. En échange, et c’est pourquoi le tribunal a retenu l’accusation de trafic d’influence, Nicolas Sarkozy aurait promis à Gilbert Azibert son appui pour un prestigieux poste à Monaco. Manque de chance pour l’ancien président : des conversations entre lui, son avocat et Gilbert Azibert ont été obtenues par la justice en remontant une ligne téléphonique officieuse, ouverte par Nicolas Sarkozy sous le pseudonyme de Paul Bismuth.

Ces échanges occultes, ce « pacte de corruption » ainsi que l’a nommé le tribunal, aurait sans doute inquiété le philosophe Charles de Montesquieu. Il avertissait dans De l’esprit des lois (1748) que la corruption, comprise comme la préférence de l’intérêt privé sur l’intérêt public, est le mal qui, quand il se répand d’un individu vers un groupe d’intérêt, « prépare la chute d’un empire, et en annonce la ruine ». Un grand texte à relire pour ne pas oublier nos principes.

 

« Il est une autre espèce de corruption de mœurs, qui prépare la chute d’un empire, et en annonce la ruine : je donnerai à celle-ci le nom de corruption politique.

Un peuple en est infecté lorsque le plus grand nombre des particuliers qui le composent détachent leurs intérêts de l’intérêt public. [...] Un peuple, eût-il d’ailleurs les mœurs les plus pures, s’il est attaqué de cette corruption, est nécessairement malheureux au-dedans, et peu redoutable au-dehors. La durée d’un tel empire dépend du hasard, qui seul en retarde ou en précipite la chute.

Pour faire sentir combien cette anarchie de tous les intérêts est dangereuse dans un État, considérons le mal qu’y produit la seule opposition des intérêts d’un corps avec ceux de la République ; donnons aux bonzes, aux talapoins [groupe de prêtres chinois], toutes les vertus de nos saints : si l’intérêt du corps des bonzes n’est point lié à l’intérêt public ; [...] ce bonze, nécessairement ennemi de la nation qui le nourrit, sera, à l’égard de cette nation, ce que les Romains étaient à l’égard du monde ; honnêtes entre eux, brigands par rapport à l’univers. Chacun des bonzes eût-il en particulier beaucoup d’éloignement pour les grandeurs, le corps n’en sera pas moins ambitieux ; tous ses membres travailleront, souvent sans le savoir, à son agrandissement ; ils s’y croiront autorisés par un principe vertueux. Il n’est donc rien de plus dangereux dans un État qu’un corps dont l’intérêt n’est pas attaché à l’intérêt général. »

Extrait de De l’esprit des lois, discours 2, chapitre 14, de Montesquieu. Texte original consultable dans son intégralité ici.

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