Honneur contre honneur : une question de définition

La vertu du soldat

La notion d’honneur a une origine martiale. Si le mot « honor » est latin, c’est Platon qui, dans La République, tente de définir la vertu propre à la classe des gardiens de la Cité idéale. Ces soldats, qui laissent la direction de l’État aux philosophes et le soin de sa subsistance aux agriculteurs, aux artisans et aux marchands, sont animés par ce que le philosophe appelle le thumos. Ce souffle vital, situé dans la poitrine (on laisse la tête aux philosophes-rois et le ventre et le sexe aux producteurs) est un mélange d’indignation, d’ardeur et de courage. Pour bien défendre l’intégrité de la Cité, il faut être capable de vaincre sa peur et d’aller de l’avant. Grâce à cet élan vital, on fait la fierté de sa caste et on peut même gagner la gloire grâce à l’héroïsme individuel. 

On retrouve cet esprit martial dans le texte rédigé par les ex-militaires. Tout en reconnaissant leur place de « serviteurs de la nation », ils sont très remontés, en colère, et brandissent la vertu du courage contre les prétendus « atermoiements » de notre président-philosophe. Ils rappellent que les mots « Honneur et Patrie » sont la devise de l’Ordre national de la Légion… d’honneur. Et adressent un clin d’œil à la Seconde Guerre mondiale, puisque « Honneur et Patrie » est le nom d’un mouvement de résistance et d’une émission radiophonique de la France libre.